Confession d'un enfant du siècle par Wykydtron IV
Ce film avait attiré mon attention quand j'avais feuilleté un des programmes du festival de Cannes parce qu'il y a Peter Doherty en acteur principal. Je n'ai jamais écouté sa musique (si ce n'est la chanson au générique de fin du film qui m'a déplu), mais je n'aime pas sa gueule de junkie. C'est pour ça que j'ai voulu voir ce film, au final.
Par contre, je trouve qu'il est très bien casté, après avoir vu Doherty dans le programme, je me suis dit qu'il irait super bien dans le rôle du dandy débauché. Peut-être est-ce un lien avec ce poster que j'avais vu de lui (à l'origine aussi de ce rejet que j'ai pour sa tronche) dans une salle de classe décorée par les élèves, où il était habillé dans la mode du 19ème.
Le titre, (la) Confession d'un enfant du siècle, est aussi celui d'un roman d'Alfred de Musset, dont le film est l'adaptation.
J'ai l'affreuse impression que la scénariste a récupéré dans l'œuvre originale de grandes et belles phrases, des pensées admirables, en somme le meilleur des écrits de Musset, pour constituer les répliques des personnages et les paroles de la voix-off, qui occupe une grande partie du film à ses débuts, comme s'il y avait eu la volonté de replacer tout le bon texte sans pouvoir le faire autrement.
C'est une paresse similaire que j'ai perçu dans les images : plans en caméra portée, extérieurs surexposés, point mal fait, amorce mal cadrée qui à un moment prend les ¾ de l'image, ...
Il doit n'y avoir qu'une idée de mise en scène marquée, avec ces mains qui viennent caresser Octave quand il pense à d'autres femmes en faisant l'amour.
Je n'ai pas aimé les choix dans la façon de filmer, ni la musique, tous deux pesants, et qui n'ont fait que développer un mal de crâne chez moi, déjà qu'on manque de sommeil durant le festival...
D'autres élément m'ont confirmé que l'adaptation n'était pas très bonne (par paresse ou non ; qu'en sais-je après tout). On ne comprend pas quand Octave dit aimer Brigitte Pierson, on dirait que ça arrive trop vite, on n'a même pas vu suffisamment des liens se créer, de quoi expliquer qu'il y ait de l'amour.
Finalement, pour d'autres raisons, on ne comprend pas non plus comment Octave peut être aimé. Pete Doherty incarne un personnage qui correspond bien à l'idée que je me faisais de ce chanteur rien qu'à le voir : l' "acteur" est en toutes situations las, l'œil hagard, l'air d'un branleur à qui la vie sourit sans qu'il ne le mérite, et qui se comporte comme un gamin, quand il joue avec sa canne ou prend l'accessoire du pistolet comme un jouet et répète (de trop) ce geste qui consiste à le pointer vers sa tête ; ça fait très poseur, mais de toute façon que pour Pete Doherty, remplir ce rôle c'est comme faire du cosplay.
Le personnage en lui-même paraît mou, et en dehors des belles paroles que peut lui fournir Musset, il est creux. A aucun moment on ne voit en lui rien qu'une seule chose qui puisse expliquer qu'il soit apprécié des autres, pas une seule action, pas une seule phrase, démuni quand il n'est pas en charge de la voix-off.
On ne comprend pas non plus l'évolution des évènements ou des personnages.
Et le film fait des raccourcis, j'imagine, qui n'ont pas de sens : le couple Octave/Brigitte badinent ensemble, Octave trouve du poison dans les affaires de Brigitte, il dit que c'est lui son poison, et décide de partir de la vie de Brigitte. Les choses sont aussi simples que ça.
Et le film finit sur une image digne d'Instagram.
J'ai apprécié les réflexions d'Octave qui, à mon avis, ne sont pas de Sylvie Verheyde mais d'Alfred de Musset, j'ai aimé aussi la représentation d'une autre époque avec ses fêtes libertines notamment. Ces deux éléments positifs que je cite, on ne peut dire qu'ils appartiennent au film en lui-même. Non, en tant que film, Confession of a child of the century ne m'a pas plu.
(Cannes 2012 #16)