On pourra dire ce qu’on veut du cinéma coréen, s’il y a un genre sur lequel ils ne sont pas trop mauvais, c’est le film policier et plus particulièrement le thriller. Souvent très américanisés, ils sont néanmoins carrés avec des scénarios qui arrivent très souvent à maintenir le spectateur en haleine. Confession of Murder rentre exactement dans ces critères même s’il souffre malheureusement de quelques lacunes sur d’autres points tout aussi importants.
Malgré une course poursuite bluffante dès le début dans des rues sombres et pluvieuses, filmé avec brio, osant d’excellents plans de caméra parfois non sans rappeler le Time and Tide de Tsui Hark, les scènes d’action sont au final assez rares. Le film tient en effet bien plus du thriller qui prend son temps. Mais lorsque le réalisateur décide de les rendre spectaculaires, il ne fait pas les choses à moitié, s’inspirant énormément du cinéma américain tout en gardant ce style coréen parfois très sec avec des pointes de violence. Le film souffre d’ailleurs de temps à autres de ces tics typiques du cinéma coréen dont le plus connus est bien entendu cette pluie battante, très présente dans le début du film.
Dommage que la grosse scène d’action du milieu du film, impressionnante certes, soit un peu (beaucoup ?) too much, frôlant parfois le ridicule (le coup du brancard), pourtant très Jackiechanesque dans l’âme. Sur une comédie, l’ensemble serait passé comme une lettre à la poste, mais sur un thriller de ce genre, l’impression laissée est assez douteuse. La course poursuite finale est par contre sans réel accro, un peu poussive elle aussi mais bien plus dans le ton.
Confession of Murder est porté par un Jung Jae-Young (Guns & Talks, Quiet Family) magistral, interprétant à la perfection son rôle de flic désabusé, devenu alcoolique suite à la perte de l’être aimé. Il contraste d’ailleurs un peu avec le reste du cast bien moins charismatique, à commencer par un « tueur » pas réellement crédible, ni réellement bon acteur, dont le personnage sonne d’ailleurs un peu faux. Dès sa première apparition à l’écran, on ne croit pas une seconde à cette histoire de tueur en série qui 15 ans après les faits se repentit en sortant un livre, déjà parce que -selon moi-, l’acteur a été mal choisi et est bien trop jeune étant donné que les fait se sont déroulés 17 ans auparavant et qu’on a l’impression qu’il a à peine 25 ans, et d’autre part parce que la façon dont il nous est présenté cloche sur bien des points. Comme le scénario est parfois un peu tiré par les cheveux, on voit venir le coup fourré et par conséquent, lorsque celui-ci arrive, la surprise est bien moindre.
Néanmoins, Confession of Murder fait son travail correctement, les flashbacks ne plombent pas trop le film comme on a souvent l’habitude de le voir, même si on voit bien à l’avance qu’on essaie de nous la faire à l’envers, c’est non sans un plaisir certain qu’on découvre petit à petit là où le réalisateur essaie de nous amener. Jung Byoung-Gil prend même soin d’égratigner au passage tous les médias qu’on nous montre capables de tout, allant jusqu’à prôner un tueur en série et l’inviter sur des plateaux télévisés pour avoir des exclues et engendrer un maximum d’argent.
Malgré les 1h59 du film, on ne s’ennuie pas, le film est assez bien ficelé pour nous tenir en haleine jusqu’à la « révélation » finale. On aurait malgré tout préféré gratter des minutes ci et là lors de scènes pas forcément 100% utiles pour rendre l’ensemble encore plus dynamique mais que voulez-vous, la durée réglementaire des films en Corée semble lorgner plus du coté des 2h que des 1h30.
Pas de quoi tomber en extase devant ce Confession of Murder au final, mais pourtant le film fait son job. Malgré quelques points noirs, on est devant un bon divertissement, visuellement très bien mis en boite, et qui permet de passer un bon moment.