Une rencontre.
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La reine Victoria s’ennuie. Autour d’elle la Cour britannique s’agite, corsetée par une implacable étiquette. Interdiction de tourner le dos à la reine, de la toucher, même de la regarder dans les yeux. La voilà donc, Altesse royale, jamais vraiment seule mais jamais vraiment entourée, trônant au milieu de fantômes.
Après The Queen, Stephen Frears poursuit dans la peinture royale, et nous plonge dans les derniers feux du règne victorien. Vieille, obèse et malade, la souveraine subit un quotidien aussi protocolaire que déprimant, avec une résignation qui touche au funèbre. Elle attend la fin. La rencontre avec Abdul, modeste Indien propulsé à Buckingham, va lui redonner goût à la vie.
La trame est classique, mais réalisée mais avec sensibilité et malice. Les raideurs de la monarchie britannique sont filmées avec cette fausse solennité qui les rend immédiatement risibles. Alors certes le rythme est parfois inégal, les ficelles prévisibles, et les seconds rôles versent largement dans la caricature. Mais Judi Dench (M dans les derniers James Bond) livre une interprétation royale, juste, et même au-delà : émouvante.
Stephen Frears possède le don de se moquer sans méchanceté, et auréole le ridicule de ses personnages d’une immense bienveillance. Cette reine à deux doigts du cimetière qui se toque d’apprendre l’arabe n’est finalement qu’une Florence Foster Jenkins de plus, une rêveuse touchée par la grâce. D’une anecdote historique oubliée, Confident royal devient un joli conte sur l’amitié malgré les différences.
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Créée
le 13 oct. 2017
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