Anita Hill a travaillé pour cet homme que l'on pensait irréprochable mais elle sait tout, et ce savoir à des allures d'avalanche piégée. Le lobbying noie les nominations les plus sombres dans un silence intouchable, au service d'une reproduction sociale à faire rougir le Sénat suprêmement distrait. Quelques pépites de dévoilement opposées à des volontés toutes flasques agrémentent ces audiences serties de zones confortables, tordues sous le poids des hypocrisies. Clouée trop souvent au pilori des rapports contraints, Anita balance entre gratitude pour ses bienfaiteurs et sens de la dignité. Gratitude de réussir, honte de savoir comment.
Le médiocre s'empresse de bloquer toute velléité d'inspecter, les instances extérieures ne sont pas les bienvenues. Frémissement des meilleures intentions qui remuent au bout des écrans, formant un désordre de faux plis. Le pire est inamovible.
Si les corps mentent, en tout cas ils parlent. L'amour-propre barbouillé de situations choquantes, il faudra en avaler toutes ses conséquences.