Nous sommes à la fin de la période des Printemps et Automnes, à l'époque d'Héraclite, de la conquête perse de l'Egypte, de celle des celtes en Europe de l'Ouest et pas très loin de l'exil à Babylone ! Autant dire que l'exactitude historique est ici secondaire, comme le signale prudemment le préambule. Concernant la parole confucéenne, le film la réduit à sa plus simple expression. L'intérêt est ailleurs, une mise en scène très académique (et une diction, digne des opéras nationaux...!), mais un parti pris minimaliste, tournant résolument le dos aux scènes épiques spectaculaires. Un soin théâtrale très raffiné et épuré dans les décors, surtout intérieurs. Quelques beaux plans très picturaux, entre autres la pièce de vie du vice-roi de Wei avec ses bougeoirs en forme d'oiseau des marais, ou celui d'une pièce vide percée d'une fenêtre donnant sur des branchages en fleurs et meublée d'un simple banc, dans l'espace de laquelle Confucius médite. Cela mis à part , la narration particulièrement scolaire met l'accent sur le dépit d'un grand penseur trop avance sur la politique pratiquée par les seigneurs de l'époque.
L'occupation de Shanghaï par les japonais depuis 1937, où le film a été tourné (en mars 1940, et diffusé en salles), n'a pas entravé sa production. On peut très bien y percevoir la nécessité d'un artiste à valoriser la pensée nationale de sa culture, oppressée par l'agression militaire ET l'humiliation orchestrée par l'occident, dans ses accords iniques passés avec le Japon impérial.