Transformer l’essai n’est jamais chose facile, et qui plus est pour une saga estampillée horrifique. Bien des bonnes idées de départ ont abouti à des suites plus ou moins réussies et crédibles (REC, Saw…). Avec Le cas Enfield, James Wan réussit d’une main de maître et s’impose, s’il ne l’était pas déjà, comme un nom qui compte dans le genre. The Conjuring 2 est un film qui fait peur, mais aussi un film à l’esthétique remarquable et au souci de mise en scène soignée. La scène d’introduction, où l’on assiste à une séance de spiritisme des époux Warren à Amityville, donne le ton. Le spectateur n’a que peu de répit dans ces deux heures treize en tête à tête avec les esprits frappeurs. Les personnages imaginés pour ce film ne manquent d’ailleurs pas : entre un personnage de contes effrayants, une nonne gothique défigurée et le fantôme d’un vieil homme tourmenté, The Conjuring 2 sort des sentiers battus et ne se contente pas des traditionnels effets de peur. Le film de James Wan surprend, impressionne et ne tombe pas dans la facilité. Mention très bien également pour la bande sonore lourde et sinistre signée Joseph Bishara.
Comme dans le premier opus, la réussite de cette franchise tient aussi par la présence de personnages charismatiques, bien campés par le duo Patrick Wilson et Vera Farmiga. On regrette cependant quelques défauts, déjà présent dans le premier film : un final relativement décevant, quelques facilités scénaristiques avec l’utilisation des symboles religieux et un humour, bien qu’efficace, trop peu présent. Malgré tout, Conjuring 2 s’impose à l’instar du premier opus comme une référence pour les amoureux du cinéma d’horreur.