Hein ? Ah oui, c'est gratuit. Tout à fait.
Senscritique.com, c'est quand même génial. Je m'attendais à trouver un 4 de moyenne, et voilà que je vois un 5.4. Sur certains films que j'apprécie beaucoup, je retrouve des notes similaires et ça me fend le coeur. Pourquoi un tel décalage ? Souvent, on se fait la réflexion suivante : pisse-froid ! C'est ce que je me dis quand je vois une note moyenne excessivement dure avec mes chouchous. Mais avec Connasse, princesse des cœurs, c'est moi qui vais endosser ce rôle. Je suis le pisse-froid de SC. Je suis l'expiation de SC.
Car au-delà de l'idée très novatrice et franchement brillante de se faire succéder les caméras cachées dans le but d'en faire un film (rien que ça !), l'assemblage en fait un ovni très surprenant et en cela, c'est un pari réussi. Arriver à faire un film, de A à Z, en prenant le parti de ne montrer que des images plus ou moins volées (certaines sont tout de même bien montées, pour les transitions notamment), c'est d'une certaine manière une prouesse. Mais là où le bât blesse, c'est lorsque l'on passe le cap des 15 minutes. C'est ce que me disent les femmes de manière générale : c'était bien quinze minutes mais après, j'avais envie que ça se termine. Ah, quelle petite peste elle peut être, la Scarlett Johansson.
Camille Cottin est rigolote et ose tout, l'idée de Canal n'était pas révolutionnaire mais avait le mérite de créer un vrai phénomène, un vrai personnage et de le jouer à fond. Camille aime aussi se balader en robe courte, donc une emmerdeuse sur son 31, c'était déjà gagné d'avance pour moi. Pas de chance, c'était sans compter une mise en scène inexistante (on parlera ici de réalisation dans son sens premier) et un scénario absolument déconcertant de vide. D'accord, Connasse, princesse des cœurs a bien du mérite, mais à un moment donné on ne peut mettre de côté l'objet en lui-même, c'est à dire un film. Et aller voir une heure et demi de caméras cachées qui se succèdent avec un fil directeur qu'un gamin de 7 ans et demi n'aurait pas renié, c'est tout de même ubuesque comme dirait Pape Diouf. Nous sommes face à un dilemme. Récompenser l'idée de départ en le prenant dans son intégralité ou le juger aussi par le format qu'il utilise et pour toutes les caractéristiques d'un film en général ?
On sourit, car c'est drôle, parfois, c'est osé, aussi, souvent longuet comme son passage en Angleterre (le nerf de la guerre était la réaction des gens, ici le premier barrage est celui de la langue, on perd toute l'essence de la mini-série de Canal), pas toujours de bon goût (le taxi et les asiatiques, c'est tellement courageux), avec toujours une lourdeur sous-jacente, et ça n'a rien d'un film. Absolument rien. A titre de comparaison, même Cinéman était davantage un film.
Mais Yann Moix ne disait-il pas : l'impossible est le contraire du possible quand l'impossibilité d'un acte possible devient, non pas vraisemblable mais impossible car possible ? Donc tout est dit.