Opportuniste ou dans l'air du temps, une chose est certaine c'est que le film Connectés, imaginé durant le premier confinement et qui débarque sur les écrans durant le second, fait preuve d'un sacré timing. Une production qui arrive directement sur Amazon Prime Vidéo mais dont la forme pour le coup très télévisuelle ne fera jamais regretté de ne jamais être sorti en salles, sans même parler de la qualité du film lui même.
Connectés c'est l'histoire d'une petite bande de potes confinés chez eux qui se réunissent pour un apéro virtuel. Assez vite l'apéro tourne mal lorsque l'un des amis est agressé chez lui par un mystérieux homme masqué qui semble connaître le moindre petit secret des différents protagonistes.
Le concept de départ est ce qu'il est mais il est plutôt malin et efficace à défaut d'être original. Il restait à trouver le ton juste et l'équilibre entre la comédie et le thriller pour que tout en réussissant à nous faire croire à la menace de cette agression on puisse savourer un petit jeu de massacre bien méchant entre amis. Le film commence plutôt bien, même si ça manque de vie , d'interactions, d'authenticité et de complicité on a encore envie de croire à cette bande d'amis. Puis arrive la menace et là tout s'effondre et tombe à plat pour retomber dans le schéma déjà vu mille fois de ces comédies dans lesquels un élément extérieur vient secouer et mettre à jour les petits et gros mensonges d'une bande potes faussement sincères ( Le Jeu - Babyphone - Les Meilleurs Amis du Monde). L'agresseur grandiloquent, démonstratif et gesticulant en fait tellement des caisses dans un sketch permanent et invraisemblable qu'il n'est jamais crédible et presque immédiatement insupportable . On assiste donc à une succession de révélations, de mensonges , de trahisons , de faux semblants pour un film qui devient de plus en plus agaçant à mesure que son aspect thriller ne devient qu'un prétexte noyé sous deux tonnes de lieux communs. Les comédiens semblent faire ce qu'ils peuvent pour sauver les meubles mais le film est bien trop grossièrement écrit, les ressorts trop visibles et le suspens s'essouffle avant même d'avoir commencer jusqu'à un dénouement finalement assez prévisible. Il finit par se dégager de Connectés un sentiment de fausseté permanent comme si le film en lui même était le plus gros mensonge de cette histoire , difficile par exemple de croire à des amis qui s'engueulent et s'écharpent tout en s'écoutant autant parler. Avec plus de hargne et de férocité comique le film aurait pu devenir savoureux à condition de ne pas être porté par un méchant qui ressemble un guignol de carnaval. Le film s'achève (et m'achève) sur l'une des choses qui m'horripile le plus au cinéma , avec un personnage qui revient face caméra faire une grande tirade sur la vie, le mensonge, la société, l'amour et l'amitié avec une philosophique de comptoir mais en citant Shakespeare pour se donner de la constance alors qu'il ne fait que bien t'expliquer la morale du film comme si tu étais trop con pour l'avoir capter toi même.
L'idée était prometteuse mais le traitement est complétement raté tant l'aspect thriller est foireux et la comédie trop gentille et bien peu savoureuse. Même si c'était impossible à prévoir le film ressemble vraiment à une idée concept née du premier confinement et bâclée vite fait pour sortir bien chaude lors du second.