Unfriended mixé avec Petits Secrets entre voisins, et c'est tout à fait indigeste. Le suspens de l'identité du méchant dure environ deux secondes et demi, une évidence qui gâche tout le film. La casquette et les lunettes ne cachent pas assez la tête (le profil est assez éloquent), la façon de s'exprimer sous l'emprise de dix kilos de sucre et certains tics de langage qu'on lui reconnaît trahissent immédiatement
Michael Youn
. Même sans avoir à regarder
l'unique absence d'un personnage parmi les vidéos (dont l'acteur est crédité assez tôt au générique, histoire d'en rajouter), ni celles qu'on nous donne à voir pour brouiller les pistes mais qui se remarquent comme le nez au milieu de la figure qu'elles sont pré-enregistrées (les personnages n'interagissent absolument pas avec les autres, tout semble récité, et cela se termine vite).
Vraiment, on nous prend pour des jambons. On supportera donc mal les accessoires laids du déguisement (inutile) du méchant, car l'on sait qui c'est, alors pourquoi devoir se taper ce poncho rouge XXL et ce brouilleur de voix épuisant. De même que le numéro hystérique que propose le méchant, aussi peu crédible que gênant à voir... Les intrigues qui font voler en éclat la pseudo-amitié de ces personnes sont toutes ennuyeuses :
un gars qui fait semblant d'avoir commandé des masques, une autre qui pique le mec à sa cop' - mais en fait non, car ça fait trois ans qu'elle est lesbienne -, un autre qui boude car on se moque de sa musique et une qui fait un faux document pour voler l'emploi de sa cop'
... On se croirait vraiment dans les émissions du matin, d'autant que tout est ultra-mal joué et mal emmené (les personnages sont des caricatures qui ne réagissent même pas normalement, préférant discuter avec l'agresseur plutôt que de fuir leur écran, et celui qui interprète Nico obtient la palme du plus mauvais jeu, bien que le concours fut serré entre tous). Et pour couronner le tout, le format statique et simpliste du film est vite soulant : un fond bleu avec des encadrés qui apparaissent, sans musique, sans émotion ni rire, bref le quart d'heure de bonne humeur... Difficile de ne pas trouver le temps long en à peine 1h29 de film, de ne pas crier le nom de celui qui se cache sous la casquette pour qu'il l'enlève et que l'intrigue démarre vraiment, mais rien à faire, on est coincé dans ces petites mesquineries entre faux-amis qui sont dignes d'un Petits Secrets, avec une palette d'acteurs complètement paumés, un format moche, et un méchant plus qu'irritant (corrosif pour les yeux). Fuyez, enfin, fuyez dans votre lieu de confinement. Confuyez.