Bon, c'était inévitable, la première comédie française sur le confinement est arrivée ! En dehors de la série de court-métrages "Homemade" sortie sur Netflix (qui contient d'ailleurs quelques perles), nous n'avions pas eu jusqu'à présent de film centré sur le confinement. Bon, à la limite, c'est un concept facile mais qui peut donner lieu à de bonnes idées et puis nous ne sommes pas non plus à l'abri d'une bonne comédie française ! Et j'ai donc voulu, tout en sachant à quoi je m'attendais, me lancer dans ce film afin de pouvoir avoir mon propre avis et ainsi, de ne pas critiquer le film sans l'avoir vu, ce qui serait complètement crétin. Bref, c'est ici l'histoire d'amis qui se retrouvent pour prendre l'apéro (bah oui, on reste en France quand même) jusqu'au moment où tout bascule (sans mauvais jeux de mots, nous ne sommes d'ailleurs pas loin de cette émission de France 2). On peut évidemment faire le lien avec "Unfriended", mais ici le problème, c'est que le film tombe dans la comédie pour camoufler le fait que l'horreur et le thriller ne sont pas très bien gérés. Mis à part quelques (très bonnes) exceptions bien-sûr, le cinéma de genre et cinéma français ne font pas bon ménage et donc il aurait été surprenant ici de nous sortir un film d'horreur ou un thriller sans une touche comique bien franchouillarde. Du coup, nous n'avons aucun suspense car d'une part, le film n'arrive à aucun moment à installer une ambiance, on ne croit absolument pas à cette histoire aussi décousue que ridicule et puis le film est tout simplement ultra-prévisible. Non mais sérieux, c'est un épisode de "Scooby-Doo" quoi, si on est un peu logique deux secondes, il n'y a vraiment qu'un seul personnage que l'on peut accuser, la fin est donc plus drôle qu'autre chose, surtout si on rajoute, pour rester dans l'esprit de "Scooby-Doo", "j'aurai réussi si vous et votre sale cabot vous étiez mêlé de vos affaires" (si, si essayez, c'est marrant). Et puis alors l'histoire en elle-même est souvent incohérente et complètement absurde, je donne un exemple parmi tant d'autres : les personnages préfèrent s'intéresser à ce que raconte le ravisseur plutôt que de s'occuper de comment se porte leur pote (alors qu'il gît tout de même sur le canapé, inconscient et menacé d'un pistolet). Surtout que c'est des ragots à deux ronds que l'on peut retrouver dans un vaudeville ou dans une émission type "Au nom de la vérité". Le début est également très maladroit, ce genre de discussions qui ne servent qu'à faire comprendre aux spectateurs le contexte ne fonctionnent plus en 2020, surtout lorsque c'est aussi flagrant. Et puis enfin, nous n'avons aucun effort de mise en scène, je sais bien que c'est un Skype (ou un Zoom hein, j'veux pas faire de pub) mais nous n'avons qu'un fond bleu, au moins dans "Unfriended", nous avions un style graphique qui nous montrait qu'on était sur un ordi et qui avait l'intérêt de mettre le spectateur au maximum dans l'action. Bon et alors évidemment, il y a aussi l'humour, dont les gags sont un condensé de toutes les blagues qu'on a vu passer sur Facebook durant le premier confinement ou qui tombent très souvent à l'eau, tout simplement, mis à part peut-être quelques répliques de Stéphane De Groodt (mais c'est plus parce-que j'aime bien l'acteur qu'autre chose). En ce qui concerne les autres acteurs, ils ne sont pas spécialement mauvais, Claudia Tagbo est plutôt bonne par exemple et Michaël Youn est beaucoup moins insupportable que d’habitude
(le fait qu'il soit derrière un masque aide beaucoup)
. Que dire de plus sinon que "Connectés", sans surprises, se ramasse bien comme il faut et que c'est un film à éviter, tout simplement.