Triptyque formé (pour simplifier) de trois dialogues entre des protagonistes qui lient conversation par hasard, voire par méprise ; il y est question d’amour, bien sûr, et ce qui est plaisant c’est qu’à chaque fois la conversation suit un cours inattendu, qui la fait échapper au contrôle des interlocuteurs ─ principalement des interlocutrices, en l’occurrence.
Chaque histoire est rapidement mise en place, avec légèreté et efficacité, de sorte qu’on accepte sans difficulté l’extravagance de la proposition de départ. Ensuite la mise en scène, économe mais minutieuse et précise, fait que ces tête-à-tête sont bien du cinéma et pas du théâtre filmé. Enfin si chaque conte comporte une morale (peut-être la même pour les trois), c’est à nous de la construire, car les épilogues ne sont pas là pour nous la délivrer : ils sont des points de suspension qui se perdent dans un avenir indéfini.
En somme un film charmeur et sensible, même si, pour être honnête, j’ai moins aimé le premier conte, avec sa façon très française de couper la libido en quatre.