Magnifique film des frères Taviani. Esthétiquement, c’est d’une beauté à couper le souffle ! Chaque scène, chaque cadre, tout est construit et pensé comme un tableau de maître italien de la Pré-Renaissance (l’action se passe lors de l’épidémie de peste noire qui ravagea Florence en 1348), voire de la Renaissance (cela dit, je suis pas vraiment spécialiste, c'est juste un ressenti). Tout, des décors aux costumes, de la lumière à la mise en scène, vient titiller la fibre esthétique du spectateur. C’est beau. Même lorsque les contes, adaptés du Décaméron de Boccace, sont d’une certaine noirceur, ils sont éclairés d’une irrésistible lumière intérieure, magnifiés par le travail des réalisateurs, des techniciens et par la présence des comédiens. Et surtout des comédiennes, en ce qui me concerne, de jeunes actrices italiennes toutes plus jolies les unes que les autres. Il y a du Rohmer dans ce Taviani-là, dans la forme comme dans le fond. J’irais presque jusqu’à dire que les Taviani font ici un éloge délibéré de la beauté (et de la féminité, voire du féminin, pas du féminisme - quoique...), pour lutter contre la laideur et la noirceur du monde. Un film d’un autre temps, voire hors du temps, aux résonnances paradoxalement très contemporaines… Du beau travail.
(P.S. : Il faut absolument que je me procure la magnifique affiche du film…)