Réalisateur pourtant à l'aise lorsqu'il s'agit de traiter des tensions intrafamiliales (Nue Propriété, L'économie du couple), Joachim Lafosse se perd ici dans les vastes étendues désertiques qu'il ne parvient pas à filmer.
Souvent maladroits, peu ou pas écrit, les dialogues pénalisent deux pourtant très bons comédiens, qui, à force d'improvisation et de manque de matière, sont souvent gênants, résumant leurs interactions à des insultes.
Alors qu'il aurait pu être un époustouflant périple, Continuer fait se succéder les scènes sans qu'aucune n'ait de conséquences sur l'autre (par exemple celle où les chevaux s'enlisent dans la boue pour finalement parvenir à s'en sortir et continuer leur chemin, sans plus).
Le tout est maladroitement filmé, en steadycam brusques et plans très larges, uniquement justifiés par les paysages, mais jamais utilisés pour la confrontation entre les deux personnages qui passent toujours au second plan.
C'est dommage car Continuer avait tout du beau projet.
La preuve si besoin qu'une intrigue, si elle n'est pas bien écrite, des acteurs, s'ils ne sont pas bien dirigés, et des paysages, s'ils ne sont pas bien filmés, ne font jamais la réussite d'un film.
Ce sont finalement précisément ces paysages magnifiques, les moments de vie des locaux et une belle scène centrale de ronde silencieuse entre le fils et sa mère au réveil, qui dit beaucoup sans rien dire, qui sauvent le film du raté total.