Une mère a littéralement tout "plaqué" pour faire un périple avec son fils en pleine Asie centrale, et c'est au Kirghizistan que le cela se passe.

Le film est tiré d'un roman.


Malheureusement, la plupart des intentions sont de mauvais goût et les conversations (ou leurs tentatives) sont rarement bien menées (autant entre proches qu'avec les autres et notamment des parfait(e)s inconnu(e)s).

Les dialogues sont plus que désagréables, surtout de la part du fils, et "sonnent" particulièrement mal avec l'environnement.

Les situations sont plus pénibles ou stressantes qu'autre chose, comme par exemple refuser l'hospitalité qui est offert à ces deux personnes.

La remplacement de sabots de cheval, la nuit de sommeil des deux protagonistes sous la même tente, et beaucoup d'autres scènes de la sorte sont mal filmés.


"Continuer" cumule aussi les plans séquences malencontreux, ne serais ce que lorsque le fils pointe une arme à feu à un groupe de nomades qui s'éloignent de la tente à cheval en direction opposée à celle de la lumière du soleil.


Le film se veut être crépusculaire, à la manière d'un vrai western américain d'époque, alors que ce n'est pas joué dans l'Ouest américain mais plutôt en direction du Soleil levant. Il aurait alors fallu filmer de la même façon que les vrais westerns américains crépusculaires d'époque mais ce n'est absolument pas le cas.


Le titre, en plus de la multitude de défauts qu'il contient, est plein de paradoxes dans ce qu'il cherche à dire, ce qui ne le rend pas du tout crédible.

Et sur le plan purement visuel, il ne s'en sors pas bien là non-plus même si les tableaux sont souvent contrastés et a parfois un effet saisissant.

Ces contrastes, transposés aux rapports humains - et partiellement ceux avec l'espèce animale, dont la plupart des fois sont avec les chevaux qui est l'animal le plus fondamental de cette zone géographique - ne sont pas en harmonie avec l'aspect visuel ni-même inversement. Souvent, des scènes contemplatives et les visuels contrastés qu'ils dégagent ne donnent aucun appui aux rapports que les divers personnages ont entre eux. Cela fait qu'on est amené(e) à contempler du paysage crépusculaire, particulièrement contrasté, crépusculaire, sans véritable harmonie par rapport à ce que vivent les personnages et leurs sentiments.

Et autant dire que les contrastes, les désaccords, mésententes, et autres zizanies, il y en a énormément durant tout le film et même de la part des plus petits rôles.

Le film cherche aussi à dire beaucoup de choses mais il ne dit rien de bon ni même quoique ce soit d'intéressant : les deux protagonistes - à l'occurrence la mère et le fils - apaisent progressivement leur rapport l'un de l'autre dès lorsqu'un conflit éclate ou dès lorsqu'il y a une incidence... voir un accident. C'est à croire que autant l'un que l'autre cherche à faire un problème pour que cela amène à échanger une conversation et donc aboutir à d'éventuels accords.

Cela amène même à de sévères disputes, allant jusqu'à envisager le pire au cours des dernières minutes puisqu'il est question de meurtre entre fils et mère, et ce, au moyen d'une arme à feu et qui plus est pour des raisons de jalousie. On remarquera que là-encore, la scène finale, au lieu de punir ou dénoncer, a pour effet de renforcer le lien entre l'un et l'autre, ce qui dans le fond est un problème de fond.

En plus de cela, le dénouement et cette scène finale ne riment à rien. On ne peut pas savoir pourquoi ni comment la mère se blesse à cheval après être tombée, alors qu'un peu avant elle est arrivée on-ne-sais-comment à embourber sa propre monture dans un sable mouvant alors qu'il suffisait de faire faire un léger détour à l'animal et ne lui faire prendre aucun risque. D'autant plus que le fils la suit derrière et fait la même bêtise ô combien ridicule.

Ce genre de scène est censé donner du "corps" au film mais au final c'est particulièrement mauvais et à la limite il aurait mieux valu ne rien filmer.

La scène de la baignade, par exemple, alors que la mère passe des jours entiers à traverser le pays vêtue d'un trois-quarts synthétique qui n'a évidemment pas l'authenticité d'un beau costume d'époque qui servait jadis à l'âge d'or du western italien, est filmée pour rien et n'a pas le moindre intérêt hormis si ce n'est de se demander comment l'actrice a fait entre les deux scènes pour protéger son chignon et sa frange sans jamais que la moindre saleté se pose dessus, car je rappelle que les scènes sont filmés véritablement à cet endroit.


Ajoutons, à ce genre de scène, le fils qui la regarde volontairement comme un "mauvais garçon" à la "à l'Est d'Eden", malpoli envers elle en plus de l'être avec ses acolytes, ayant un comportement exécrable, tendancieux et fourbe, cela en fait un long-métrage qui est n'est bon à rien, même pas valable pour être contemplé en raison des explications développées plus haut, ni-même pour être entendu étant donné que c'est à se demander si ce n'est pas pire pour les oreilles que pour les yeux tellement les initiatives sont de mauvais goût et les dialogues menées avec des intonations de voix plus que désagréables, sans véritables sentiments authentiques.


Je n'ai, jusque-là, pas vu de nombreux films avec l'actrice Virginie Efira, ni-même aucun autre titre de la filmographie de Joachim Lafosse, mais, à ce stade, je ne compte pas aller bien plus loin.


yoliviers
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le 22 sept. 2023

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