De cet admirable film intimiste il faut s’attacher beaucoup plus au fond qu’à la forme… En effet, son principal défaut tient, pour beaucoup, à l’utilisation permanente du « Split-sreen », procédé inventé par Richard Fleisher consistant à diviser l’action à l’écran en plusieurs fenêtres. Récemment, Muncih de Spielberg ou Keane de Kerrigan faisaient des incursions de ce type pour intensifier certaines scènes. Ici, il est vrai que trop d’effets, semble tuer l’effet… Au moins au départ, car cette forme de découpage, dilue l’attention du spectateur et l’empêche de se concentrer.
Mais très vitre notre côté voyeur prend le dessus, pas de façon malsaine, mais tout simplement parce que les personnalités de ce couple nous interpelle. On veut très vite en savoir plus sur eux, et détecter le vrai du faux.
Découle alors, une magnifique partition aux sonorités douces et amères d’un passé qui dévoile peu à peu que le présent n’est en fait qu’une illusion de bonheur déséquilibré par un manque de tristesse esquivant toute passion possible.
D’une cruauté infinie, l’admirable conversation qui s’instaure entre ces « vieux amants » de toujours nous envoûte. Le scénario de Gabrielle Zevin, très acéré dans ses dialogues brillants n’est pas sans nous évoquer Harold Pinter, maître en la matière.
Le choix et le jeu des acteurs viennent étayer avec force cette histoire. Aaron Eckhart, dont la filmographie jusqu’à présent n’a laissé que peu de trace, est très juste en quadra vieux beau un peu largué. Quant à Helena Bonham Carter, on l’a rarement vue aussi investie et si belle. Elle couvre le film d’une aura unique, lui conférant une dimension nostalgique, vénéneuse et bouleversante.