Que la campagne toscane est belle sous cette douce lumière complice des souvenirs et du jeu de rôles auquel se livrent l'écrivain et l'antiquaire, un homme et une femme avant tout.
Original, copie, beauté, c'est d'abord le regard que l'on porte sur l'objet qui fait l'oeuvre d'art, c'est aussi le regard que l'on pose sur les êtres qui les transforme à l'infini.
Une réflexion intéressante sur le couple, même si elle n'est pas très nouvelle: on pense à Bergman ou Rossellini, l'incommunicabilité et le temps qui passe insidieusement, nostalgie chez la femme de cet "innamoramento" des premières années, lucidité de l'homme qui ne s'attendrit pas, et une composition étonnante de William Schimel nouveau venu dans le 7e art ; à ses côtés Juliette Binoche nous offre toute sa palette de jeu, mais quelques excès, attitudes ou intonations forcées nuisent au personnage, l'actrice ne trouvant le ton juste que dans la dernière partie où elle se révèle plus convaincante et surtout plus vraie.
Une réalisation qui a le mérite de nous solliciter, nous ouvrant à une réflexion où vérité et mensonge, rêve et réalité ne font qu'un : après tout n'est-ce pas ce qu'on appelle la vie?