Coplan sauve sa peau est le premier film réalisé par Yves Boisset, mais dans des conditions rocambolesques. A l'origine, son producteur, Robert De Nesle, avait de l'argent coincé en Turquie, et ne pouvait le sortir du pays ; il proposa alors au jeune assistant, Yves Boisset (il avait alors 28 ans) si il pouvait tourner un film sur place avec l'argent qui restait, et il avait carte blanche sur le sujet.
C'est ainsi qu'il tourna un film nommé Les jardins du diable, qui est une sorte d'aventure, où on retrouve des tas de références cinéphiles, dont Les chasses du comte Zaroff dans la dernière partie, quasiment muette : il demanda à des copains comme Bernard Blier ou Klaus Kinski de venir quelques jours, et se retrouvait avec d'autres acteurs pas terribles, dont le rôle principal, Stark, joué par Claudio Brook, un acteur mexicain.
En voyant le résultat, le producteur sent la catastrophe arriver et décide de renommer Les jardins du diable en un film de la saga Coplan, une sorte d'espion très populaire dans les années 1960. C'est ainsi que l'on entend la post-synchro qui a été entièrement refaite, d'où le doublage assez raté, et l'histoire entièrement modifié, à la stupéfaction d'Yves Boisset, qui ne peut que constater les dégats, et coup de bol, le petit succès de Coplan lui permettra de se rembourser, et au réalisateur de signer son vrai premier film, le très bon Cran d'arrêt.
En fin de compte, tout cette histoire, racontée par Boisset lui-même dans ses mémoires, est plus intéressante que le film, où tout est prétexte. A filmer Istanbul, à faire jouer Bernard Blier et Klaus Kinski en dépit du bon sens, en plus de voir ce dernier jouer avec des poupées (!), mais il y a tout de même des références, dont celle qui reprend Zaroff dans sa dernière partie, qui rappelle même la sècheresse de Don Siegel ou Phil Karlson.
Mais Coplan est assurément un film pas terrible, qui vaut mieux pour ses coulisses folles que pour ce qu'on voit, qui n'a pas grand intérêt.