Fondé en 1981 par la star Robert Redford, le Sundance Institute aura permit la confection d'une bonne poignée de films indépendants, tout en offrant une vitrine idéale pour un cinéma plus modeste, loin des studios, par le biais d'un festival qui aura révélé de nombreux talents. Second film de James Mangold, Copland fut ainsi conçu grâce aux bons soins de l'institution, avant d'être acheté par Miramax (qui avait à cette époque le vent en poupe) et de connaître un joli succès d'estime.
Enième variation autour du bon gars naïf seul contre tous, Copland parvient pourtant à tenir en haleine grâce à un script soigné, critique efficace d'un système pourri de l'intérieur. Si l'on est encore loin de la réussite d'un Serpico ou d'un Prince of the City, la part belle faite aux personnages est un avantage indéniable, d'autant que le casting s'avère prestigieux.
Sorti momentanément d'une très longue traversée du désert qui le rattrapera très rapidement après ça, Sylvester Stallone trouve l'occasion de rappeler aux spectateurs qu'avant d'être une star de l'action, il fut un acteur attachant, peut-être pas le meilleur mais d'une grande sincérité. A ses côtés, on appréciera de retrouver des comédiens confirmés tels que Harvey Keitel, Ray Liotta, Robert De Niro ou bien encore Robert Patrick.
S'achevant sur un final digne d'un western (pas un hasard si Mangold signera plus tard une sympathique adaptation de 3:10 to Yuma), Copland reste encore aujourd'hui un film noir plus que recommandable. Ce n'est assurément pas du Sidney Lumet, la faute peut-être à un petit manque de subtilité et à une mise en scène avant tout fonctionnelle, mais il mérite indéniablement le détour.