Le vaudeville le plus simpliste nécessite une mécanique que ni le sujet de l'obscur scénariste ni la réalisation du non moins inconnu metteur en scène ne sont en mesure de proposer. Les résultat est une comédie stupide qu'on mesure d'emblée par la pauvreté et l'imbécillité des dialogues .
Une bourgeoise -on la qualifierait aujourd'hui de bobo gauche caviar- s'effarouche de l'interpellation d'un clochard (Duvallès) pour délit de mendicité. Elle charge son fiancé, un ténor du barreau, de retrouver le clochard. L'avocat trouve commode de faire jouer ce rôle à un ami.
Tout le monde surjoue dans cette insignifiante intrigue. Forcément, la vacuité des personnages et des textes oblige les comédiens à forcer le trait. Où le faux clochard séduit -on se demande bien comment- la maitresse de maison et les domestiques. Même les savoureux Duvallès et Jeanne Fusier-gir, pourtant rompus aux sottises, ont du mal à exister dans leur second rôle . Encore sont-ils moins pires que le trio principal Jacqueline Gauthier-Maurice Escande- Pierre Destailles, tous aussi mauvais l'une que les autres.
Pas d'imbroglio, pas de quiproquo, et même l'arrivée du vrai clochard ne produit aucune situation amusante, juste un surcroît de bavardage stérile. Pourtant, à cet époque-là, le clochard est encore un personnage comique qui semble mériter plus de moqueries que de considération...