Coquin de printemps par Eluria
"Coquin de printemps" fait partie des films Disney sortis dans les années 40, composés de plusieurs histoires non reliées entre elles, réalisés sans grands moyens, sans réelle visée artistique et surtout destinés à combler les pertes financières des Studios, assez durement touchés par la Seconde Guerre Mondiale.
On pourra donc reprocher encore une fois, après "Saludos Amigos", "Les Trois Caballeros" ou encore "La Boîte à Musique", un manque assez flagrant d'inventivité pour ce film composé, cette fois-ci, de deux moyens-métrages (au lieu de plusieurs courts, dans les films cités ci-dessus).
On aurait tort cependant de comparer celui-ci à la médiocrité de "La Boite à Musique" ou encore des "Trois Caballeros".
Les deux séquences présentées ici sont malgré tout plus intéressantes et savent éviter l'ennui grâce à des histoires charmantes et attrayantes (surtout en ce qui concerne "Le Haricot Magique").
On pourra aussi saluer le retour de personnages assez marquants comme la mignonne Luana Patten (remarquée dans la peau de Ginette dans "Mélodie du Sud") et surtout de Jiminy Cricket, qui endosse le rôle de présentateur.
Autre point positifs, les chansons entraînantes et de qualité, et l'apologie de la liberté (Bongo) ainsi que du rêve et de l'imagination dans la deuxième séquence.
Le vrai point fort de ce film, c'est sans aucun doute la réalisation de certains plans, qui font virevolter les personnages dans tous les sens, dans des ambiances assez psychédéliques.
Dans la première partie, on relèvera la très belle symbolisation de l'amour qui unit Bongo et Lulubelle, dans une danse poétique qui met à l'honneur le rose, les arcs en ciel et les petits coeurs ; et, dans la seconde partie, on remarquera avec quel brio est réalisée la scène où le haricot pousse, dans laquelle Mickey, Dingo et Donald sont entrainés malgré eux dans les cieux alors qu'ils dorment.
Les adultes que nous sommes pourront aussi s'amuser de certaines scènes cocasses, voire cruelles, dans lesquelles on voit des petits oursons se foutre des beignes pour se prouver leur amour, ou encore un Donald sanguinaire qui essaie de trucider une vache avec une hache ! Vous avez dit surprenant ? XD
Pour tout cela, le film fut beaucoup plus amusant que je ne m'y attendais au départ, même si le manque de charisme des personnages de la première histoire, ainsi que la narration assez indigeste de Dinah Shore, font, pour moi, baisser l'intérêt global de ce film composite.
Dommage car la seconde séquence est vraiment très sympa.