Vous aimez la science-fiction ? Vous aimez l'action ? Vous aimez Bruce Willis ? Alors ne regardez pas Cosmic Sin. Tourné dans la foulée d'un certain Anti-Life de triste mémoire, cet énième méfait confirme la tournure dramatique du comédien, qui enchaîne les DTV aussi vite qu'un Michael Madsen. Si les stars ne sont pas les dernières a confondre cinéma et déjection à un certain point de leur carrière, rares sont celles qui s'y obstinent. En dehors de menus soubresauts dans Glass, Willis a semble-t-il enterré ses ambitions d'acteur depuis quelques années. S'il touchait l'Everest de la nonchalance dans Anti-Life, il retombe ici dans les profondeurs du coma. Un néant où il côtoie les scénaristes Edward Drake et Corey Large, déjà à la manœuvre sur le précédent écart. À la différence que Cosmic Sin réussit la prouesse d'être à la fois complètement idiot, partiellement incompréhensible et parfaitement irregardable.
Les 30 premières minutes sont typiques des nanars qu'on adore s'infliger : indigence scénaristique, indigence technique, faux-raccords de tous les côtés, décors en carton et SFX qui rayent la cornée. Un régal. Tout à coup, l'univers S.F au rabais nous aspire dans un tourbillon de non-sens et d'ellipses incompréhensibles. Rapidement, on comprend qu'il est inutile de chercher. D'ailleurs, les comédiens font de même. Tel acteur disparait pendant 25 minutes, revient puis disparait encore. On ne sait plus où on est, ce qu'on regarde et quel est le sujet. On dérive au gré des idées toutes plus laides les unes que les autres (Willis qui s'accroche à un vaisseau alors qu'il quitte l'orbite, par exemple). Tenir jusqu'à la fin est une épreuve, durant laquelle rien ne nous aura été épargné, ni la bêtise de ses personnages, ni la bérézina visuelle, où la bande originale abominable (ce final à l'harmonica). 88 Minutes en Enfer.