Une véritable abomination filmique dans laquelle Zulawski brasse pléthore d'images et d'idées dans l'incohérence la plus totale. Cosmos fait l'effet d'un dromadaire à deux bosses : énorme tambouille visuelle ne ressemblant strictement à rien d'autre qu'à une vulgaire coquecigrue sans queue ni tête, ce machin tourné par Andrzej Zulawski ne veut finalement pas dire grand-chose de réellement consistant ou même d'intéressant.
Espèce de délire en roue-libre cette dernière proposition de la part du réalisateur de L'Amour Braque et de La Femme Publique parle visiblement de cinéma et de processus créatif : il n'en reste pratiquement rien au sortir de la projection, tant est si bien que la légendaire frénésie zulawskienne semble ici carrément tourner à vide, ne servant aucun véritable propos constructif. Le jeu volontairement faux des acteurs pourrait éventuellement - si l'on creuse tout au fond du fond - signifier le grotesque d'une inspiration agitée... Mais Zulawski saute tellement du coq à l'âne qu'il est bien difficile de cerner une quelconque forme de maîtrise théorique. Les plans, amassés comme en gros tas, sont pleinement tartes à regarder. C'est également très mal réalisé et très mal filmé en règle général, bourré d'effets gratuits, effets trop visibles pour ne pas décrocher ni s'ennuyer. On ne retrouve quasiment jamais le quart de la maestria des meilleurs films de Zulawski, ses plus grands chefs d'oeuvre témoignant bien souvent d'une homogénéité salutaire. Ici, c'est moche, creux, disgracieux et snob par-dessus le marché. Consternant.