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C'est le deuxième des trois longs métrages réalisés au Danemark par Lasse Nielsen avant son exil en Thaïlande (qui mit un terme à sa carrière de cinéaste, malgré quelques courts-métrages plus récents et fort oubliables). Morten Arnfred est bizarrement cité comme co-réal alors qu'il était chef op. Le scénario est signé par Lasse Nielsen et son frère. C'est une vraie bonne surprise, qui se démarque des deux autres films de Nielsen par un personnage principal isolé (au lieu d'un collectif) et un script beaucoup plus cousu : un ado en rébellion contre sa mère et l'école, qui découche et rêvasse beaucoup (être une star, séduire des filles, avoir une moto), est propulsé par hasard dans une "fiction" à la hauteur de ses rêveries narcissiques : il est pris en otage, ainisi qu'une jolie jeune fille, par des braqueurs de banque. Cette bascule n'opère pas comme une greffe mais comme une réponse organique et politique aux aspirations aventureuses du gamin. Deux temps se succèdent : celui de l'apprivoisement avec l'un des truands, puis celui de la fraternisation avec trois jeunes gens rencontrés en chemin. A chaque fois c'est la question de l'autonomie qui se pose. Qu'est-ce que vivre en marge, sans les hiérarchies sociales, sans les figures d'autorité habituelles ? Quelle utopie se dessine là, d'un monde sans adulte ? Le récit initatique amoureux se double ainsi d'une interrogation qui rejoint celles des deux autres films tentés par l'insurrection (un groupe contre un autre, ou bien les jeunes contre les adultes). Image somptueuse, mise en scène nerveuse et inspirée, casting parfait, on tient là un beau film, archi méconnu, qui rappelle la beauté naïve et vibrante de certains films de Gérard Blain (frère et soeur dans LE REBELLE, ou Pierre et Djémila dans le film éponyme).

LunaParke
8
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le 12 oct. 2023

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