On a tous besoin de quelqu'un
Dès la première image on est frappé par la tristesse de cet homme qui progresse dans un chemin de campagne, les yeux rivés au sol, une serviette en cuir à la main, s'arrêtant pour ramasser quelque chose qu'on ne verra pas.
Petr a trente-cinq ans, il a enseigné la biologie à Prague et se retrouve dans un petit village au grand dam des habitants : une intégration qui ne devrait pas poser problème, et pourtant...
Un film fort qui parle d'abord de la quête de chacun : "on a tous besoin de quelqu'un" dira Marie, la paysanne rousse qui en pince pour le prof , alors qu'il ne peut s'empêcher de lui préférer son fils, éphèbe amoureux d'une Lolita urbaine et rebelle à ses heures.
On comprend que l'homme s'abrite derrière un secret que dans un premier temps il choisira de taire.
De beaux portraits d'êtres humains simplement, tous différents, comme Petr l'explique joliment à ses élèves et de façon très parlante en leur montrant des coquilles d'escargots vides, l'une semblable à l'autre et pourtant jamais la même, parcours d'une existence gravée dans les traces sinueuses.
Comment le héros trouvera-t-il sa voie tout en s'intégrant?
Cette harmonie qui nous interpelle et nous questionne, cet accord avec soi-même que tout être humain recherche est illustré de façon particulièrement émouvante, lors d'une scène d'accouchement bovin auquel Petr participe, définitivement accepté, intégré et pardonné : scène d'amour au sens large du terme, qui nous va droit au coeur : un film simple, beau et touchant.