Première demi-heure : "Mais c'est quoi cette daube ?!? Où est la sortie ?!?", et après : "Aaaah non en fait c'est drôle ! Je me suis vraiment fait avoir, bien joué !". Coupez !, film d'ouverture du Festival de Cannes 2022, nous a fait peur (non, pas pour la raison à laquelle vous pensez), car on a bien failli suivre les groupes de spectateurs fuyant le pire des navets à son démarrage. "C'est-fait-exprès-ne-partez-pas." On n'avait pas vu l'original japonais (Ne coupez pas !) dont il est l'adaptation, comme la (très très) grande majorité des spectateurs dans la salle (et pour les rares qui l'ont vu, ils sont facilement identifiables : ce sont ceux qui râlent "C'est un copier-coller, aucun intérêt, pourquoi le refaire ?" en oubliant que les 99% d'autres sont bien contents de découvrir une œuvre qui ramène cette comédie de l'autre bout du monde avec un casting français qu'on adore en bonus...). Surtout que le casting s'éclate (Duris, Bejo, Oldfield, Gadebois, Zadi, etc... en roue libre, et ils nous ont embarqués avec eux), que Hazanavicius a truffé son film de références méta pour les amateurs de cinéma déjanté (oui, on a vu au premier coup d’œil que le technicien du "film dans le film" s'appelle Abitbol, et ça c'est la classe...américaine, of course) avec quelques gags en bonus du film original que le commun des mortels (comme votre serviteur) peut comprendre sans avoir vu l'autre (les noms japonais qui nous ont fait bizarre au début du film, puis "Aaaaah d'accord !"), que la musique de Alexandre Desplat sort de sa zone de confort (pas forcément pour le pire...imaginez Mozart composer une musique d'ascenseur, vous tenez la musique génialement régressive de Coupez !), que la BO Chelsea Dagger du groupe The Fratellis nous a tapé dans l’œil (enfin, dans l'oreille) avec son dynamisme impayable, que le coup de bluff de la "trentième minute" a fonctionné à merveilles (évidemment, il sera plus difficile de se refaire avoir les visionnages suivants), et que la chaleur humaine de la dernière séquence apporte un peu de tendresse là où on ne s'y attendait pas. On assume d'être ignare en n'ayant pas vu l’œuvre originale, tant mieux pour nous d'un côté, car on a découvert Coupez ! de la meilleure des façons : la surprise en plus. Mais, vraiment, quand vous voudrez fuir à la dixième minute : NE PARTEZ PAS !

Créée

le 29 déc. 2022

Critique lue 84 fois

Aude_L

Écrit par

Critique lue 84 fois

D'autres avis sur Coupez !

Coupez !
Plume231
7

Making Off !

Je tiens à préciser tout d'abord une chose. Je n'ai pas vu le film original japonais, Ne coupez pas !. Cela aurait été certainement mieux pour poster un avis plus pertinent. Mais, voilà, le manque de...

le 19 mai 2022

61 j'aime

14

Coupez !
James-Betaman
4

Tout l'art d'être critique (ou pas)

Le principe même de ce remake avait de quoi intriguer. Ce n’était pas une première pour Michel Hazanavicius de se réapproprier une œuvre filmique afin de lui insuffler un vent de modernité (et son...

le 29 janv. 2023

57 j'aime

28

Coupez !
SimplySmackkk
9

Coupez ! Décalez !

« “Coupez !” de Michel Hazanavicius, une ode hilarante au cinéma fauché » nous dit Télérama, « “Coupez !” de Michel Hazanavicius, une parodie plus morte que vivante » affirme Les Inrocks (l’URL est...

le 7 juin 2022

22 j'aime

8

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

49 j'aime

Mulholland Drive
Aude_L
5

Tout le monde adore...sauf moi (snif).

Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...

le 9 oct. 2021

41 j'aime

Dogman
Aude_L
8

Besson a lâché les chiens !

Caleb Landry Jones est vraiment stupéfiant, nous ayant tour à tour fait peur, pitié, pleurer (l'interprétation d’Édith Piaf en clair-obscur, transcendée, avec un montage si passionné, on ne pouvait...

le 18 sept. 2023

40 j'aime