Le tournage d'un petit film de zombies se passe assez mal, car de véritables morts-vivants déboulent sur le plateau, ce qui oblige à improviser en permanence.

Avant tout chose, il faut que je signifie que je n'ai pas vu la version originale japonaise, Ne coupez pas, et que donc j'ai découvert le travail fait par Hazanavicius d'une façon réjouissante. C'est clairement un hommage aux films fauchés, à la débrouille, à ceux et celles qui fabriquent des courts-métrages avec les moyens du bord, en donnant tout à l'image.

Mais il faut dire que les 35 premières minutes du film représentent le court-métrage, entièrement en un seul plan-séquence, ce qui est à la fois un morceau de bravoure et une épreuve quasi-physique qui nous oblige à rester en alerte car tout peut s'y passer.

Ensuite, c'est une mise en abime assez intéressante dans le sens où tout le reste est un flash-back, c'est un projet apporté par une productrice japonaise au réalisateur joué par Romain Duris pour une plateforme d'horreur type Shadowz, les difficultés à embaucher des acteurs, l'équipe technique (dont l'ingénieur du son et compositeur joué par le génial Jean-Pascal Zadi) faite de bric et de broc, jusqu'au tournage proprement dit dans une école désaffectée où on va voir les coulisses des scènes vues un peu plus tôt, et ça n'est pas triste.

J'avoue avoir bien rigolé, aussi bien du maquillage du zombie joué par Finnegan Oldfield, le producteur joué par Lyes Salem qui se décompose à chaque fois que Duris parle sans filtre à la productrice japonaise, Bérénice Bejo (la maquilleuse qui va s'improviser actrice) à fond dans son rôle, ainsi que d'autres surprises, mais à un moment donné, j'ai trouvé ça touchant de voir comment se font les scènes gores, jusqu'au plan final qui résume très bien l'esprit d'équipe.

C'est clairement dans la thématique des films de Hazanavicius où l'imposture est cœur de ses récits, mais là, malgré les emmerdes, les pépins, il y a quelque chose de positif qui en ressort, un amour fou pour le cinéma.

Bien qu'en terme de box-office, le réalisateur soit clairement en perte de vitesse, j'aime bien l'idée avec ce remake de revenir par la petite porte, avec quelque chose de sincère.

Boubakar
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le 30 mai 2023

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