Ride the High Country croise étroitement deux thèmes : celui de trois convoyeurs d’or envoyés rapporter de la poudre d’or qui se trouve dans les mines de la Sierra et celui d’Elsa, une jeune fille qui fuit l’autorité puritaine de son père.
Le film se situe à la fin de la conquête de l’Ouest. Les convoyeurs sont constitués de deux amis, deux anciens shérifs (Randolph Scott et Joel McCrea), dont leur jeunesse et leurs exploits sont passés et d’un jeune garçon qui a les défauts de son âge. Leurs relations se heurtent en raison de points de vue divergents que ce soit sur la conduite à tenir vis à vis de l’or qu’ils sont envoyés chercher ou de la jeune fille qui leur tombe dessus et qui n’était pas prévue au programme.
C’est certainement l’histoire d’Elsa qui bouscule le plus l’aura de la légende américaine. Celle-ci vit seule avec son père qui la possède littéralement sous prétexte de valeurs religieuses. Elle se sent prisonnière et profite de l’aubaine du passage des trois convoyeurs pour s’enfuir avec eux et rejoindre un garçon de la mine d’or qu’elle connaît. Elle va vite déchanter et sa virée va tourner au cauchemar. La scène du mariage où elle se présente toute innocente, parée de sa robe blanche, et qui tourne à l’orgie est d’une grande violence pour l’époque.
A signaler dans ce film la scène d’ouverture qui intègre un animal peu fréquent dans les westerns : le dromadaire. Il ouvre le feu de cette histoire dans une course qu’il emporte sur les chevaux. Il ne s’agit pas d’une fantaisie des scénaristes. Les dromadaires ont été introduits aux USA par Jefferson Davis avant qu’il ne devienne président des États confédérés.
Ride the High Country est le dernier film dans lequel a joué Randolph Scott. C’est aussi le deuxième long métrage de Sam Peckinpah qui bénéficia de toute la liberté voulue pour le réaliser. Le résultat ne fut pas au goût des américains qui n’apprécièrent pas de voir la « légende » de l’Amérique autant malmenée. Par contre le film obtint un grand succès en Europe.