Cours toujours Dennis est un film classique.
Comédie romantique basique dont on retrouve aisément le personnel et le schéma narratif: Amoureux devant se battre pour reconquérir sa belle auprès du méchant nouveau copain de celle-ci. Pire que cela, les personnages sont à première vue manichéens à souhait et la résolution de l'intrigue semble inévitable.
Reste un casting bicéphale, typique de ce genre de film, jamais vu mais pas spécialement renversant: Simon Pegg (trilogie du Cornetto) et Thandie Newton (Mission: impossible 2 et Collision)
**MAIS**
Cours toujours se révèle à qui veut lui donner sa chance plus de deux minutes.
C'est en fait un film sur le dépassement de soi et l'impact de celui-ci sur soi et sur les autres, considéré tant en tant qu'impact imaginé qu'en tant qu'impact réel. Seule cette motivation intime révèle les bons et les mauvais, semble nous dire le film. Ce qui fait de lui une sorte de Rocky mais auto-dérisif, plus acceptable et plus empathique. Ce qui fait lui également le petit frère anglais du Vélo de Ghislain Lambert, plus drôle et plus proche du spectateur.
Ce qui change tout car, dès lors, le manichéisme premier se nuance permettant à Simon Pegg une excellente performance d'acteur.
Ce qui reste en tête après le visionnage, c'est cette notion du "Mur" auquel se heurte les coureurs, mur psychologique que le film rapproche et marie avec toutes les hésitations du quotidien et les épreuves existentielles: la course devient une métaphore de l'existence et la notion de "Mur" une donnée plus universelle que simplement sportive. Ce "Mur" purement verbal au début du film et qui se dresse, matériel, en fin de film dans une scène symboliquement très forte.
Cours toujours Dennis est donc est un film en apparence sans grande prétention mais qui divertit et prône le dépassement de soi pour son bonheur propre et pour le bonheur de ceux qui nous entoure.
Le stoïcisme sauce comédie lambda britannique, Sénèque pour les masses.