Peu imaginatif, Paul W.S. Anderson délaisse les zombies et les extra-terrestres belliqueux pour s'aventurer dans le remake de la Course à la mort de l'an 2000 de Paul Bartel, film culte des années 70 où l'on voyait David Carradine se friter tout de cuir vêtu contre Sylvester Stallone et d'autres reliquats pas aimables. Transposés au 21e siècle, nous avons donc droit cette fois-ci à Jason Statham et Tyrese Gibson remplaçant respectivement Carradine (qui fait par ailleurs un petit caméo masqué au début du film) et Stallone dans des rôles de coureurs patibulaires sans expressions qui courent jusqu'à la mort (en même temps, tout est dans le titre).
À défaut d'avoir un scénario original, le metteur en scène anglais excelle dans les scènes d'action omniprésentes, faisant main basse sur les dialogues simplistes faits de répliques cinglantes et de cris animaliers et se focalisant sur un concentré d'adrénaline aux scènes gore, étonnamment bien présentes et bien rythmées. Les fameuses courses sont réalisées d'une main de maître par Anderson, qui multiplie les protagonistes stéréotypés (le baroudeur, le black, le japonais, l'hispanique, le neo-nazi et j'en passe...) et les véhicules customisés façon "Pimp My Ride" du futur.
En bon film d'action décérébré, l'interprétation demeure sans saveur malgré la présence de Statham, toujours aussi impassible, du très bon Ian McShane et de la géniale Joan Allen, toujours aussi glaciale, ici en directrice de prison impitoyable. Nous avons également droit à une musique tonitruante, des décors métalliques bien conçus et des cascades époustouflantes, en particulier lors de la première course. En somme, un très bon remake qui redonne un coup de jeune à un quasi-nanar qui en avait bien besoin.