A quoi ressemblent les nuits de Riyad ? Tout dépend de votre classe sociale et l'écart entre l'opulence des uns et le dénuement des autres y est aussi scandaleux que dans n'importe quelle capitale, peut-être même davantage. C'est son atmosphère de film noir, et nocturne, qui séduit le plus dans Coursier de nuit, symbole d'un cinéma saoudien émergent, avec un personnage principal qui galère, entre son licenciement, son comportement parfois violent et ses soucis familiaux, aux côtés d'un père malade et d'une sœur divorcée et autoentrepreneuse. Cette dernière aurait sans mérité un éclairage plus soutenu de la part du réalisateur, Ali Kalthami, mais le film se veut avant tout thriller, bien que le suspense n'y soit pas gigantesque et la conclusion guère satisfaisante. Dommage également que les dialogues manquent de piquant et que l'intrigue soit privée de rythme. Mais l'important est ailleurs, du moins pour le spectateur occidental, dans l'ambiance poisseuse, donc, avec cette pérégrination dans les fêtes clandestines ou au contact d'une pègre qui alimente en produits prohibés les élites de la ville. Sur le fond, l'éternelle histoire du sans grade qui tente d'abuser des méchants, en ne respectant aucune règle, n'est en rien nouvelle mais elle a l'avantage de se dérouler dans un environnement encore neuf au cinéma et qui reste paré d'une aura de mystère.

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