Western aux mauvais clichés de spaghettis, et même pas de sauce bolognaise.
Alors, déjà, je ne peux pas dire que je sois déçu, connaissant plus ou moins ce qui m'attendait. Enfin si, la déception est quand même là, car j'avais une vaine lueur d'espoir... Mais commençons par le commencement. Honnêtement, les 10 premières minutes m'ont fait bouillir sur ma chaise, et j'avoue avoir été très dubitatif quant aux notes SC peu enjôleuses. Daniel Craig est excellent, du moins lorsque sa performance n'est pas abimée par un script et des dialogues dignes d'un Conan 2011 ou d'un Indiana Jones et le Crâne de Cristal... A croire que le même scénariste, si on peut le qualifier de cette façon, est derrière ces 3 choses censées être des films. Dans tous les cas, on trouve de nombreux -mauvais- clins d'oeil de films tout au long de Cowboys & Aliens.
Tout débute donc par un simple Far West, avec des musiques plutôt satisfaisantes, bien que pas forcément toujours bien placées, mais elles ont tout de même le mérite de parvenir à mieux nous plonger dans l'ambiance que la caméra-numérique-qui-tue-presque-tous-les-films-d'action-d'aujourd'hui. En revanche, pour les beaux plans solennels de paysage, il faudra repasser, et c'est bien dommage, car Daniel Craig semblait vraiment motivé dans son rôle de cow-boy sombre, solitaire et mystérieux. D'ailleurs, je précise que s'il n'était pas là, ma note passerait immédiatement à 3. Autant dire qu'il sauve le film, pour ce qu'il y a à sauver... Bref, jusqu'aux 20 premières minutes, franchement, Cowboys and Aliens était vraiment plaisant à voir. Puis Indy arrive. Euh, Harrisson Ford, pardon. C'est qu'avec leur chapeau, on peut les confondre... Et là, c'est le début de la fin. Alors pour Ford, sa voix et ses intonations sont excellentes et collent bien à son personnage. Mais... et les expressions faciales ? Et le regard de tueur ? Et les mimiques aigries que son personnage est censé transpirer ? Pour sûr, cette partie-là de son jeu d'acteur a été enlevée par des Aliens juste avant le film...
Bien sûr, on a droit à la femme sublime, qui tient la cruche pour que personne ne se déshydrate. Belle cruche, en effet, et aussi insipide qu'un lac qui n'a vu aucun vent balayer sa surface depuis plusieurs siècles. Les paysages de Far West sont sublimes, mais on n'a pas le temps de les voir... Jon Favreau (qui est-ce ?) a préféré se concentrer sur d'autres choses, mais quoi ? C'est un mystère que lui seul pourrait élucider... La qualité du film évolue en constante décroissance au fil des minutes passées. Seul Craig sauve, par quelques passages, notre humeur qui tend dangereusement vers le coup de gueule. Après le Western, après Indy, voici un clin d'oeil à Pearl Harbor, avec une attaque aérienne aussi impressionnante qu'une attaque de guêpes sur un nid de fourmis... Branle-bas de combat, ça court de partout, et ce n'est que le début. Puis, on a droit au clin d'oeil indolent à Alien, le huitième passager. Puis des scènes qui rappellent du Carpenter (mais vaguement...). Puis, une scène faisant penser à la Horde Sauvage, avec ce groupe incongru aussi extraordinaire que crédible qui chevauche dans ce splendide paysage de Far West, trainant quantité de poussière derrière lui. Ah non, pas tant que ça en fait... Ah, j'ai oublié les Indiens ! Le méchant colonel (Indy) n'aime pas les indiens, et les indiens n'aiment pas le colonel. Mais on s'en fout, l'autre ennemi, les Aliens, doit être détruit, alors on s'allie.
Je vous passe toutes les autres références ridicules à l'histoire du cinéma, si ce n'est la référence qui prend le film de sa moitié jusqu'à sa scène finale : j'ai nommé Walt Disney ! Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, le sang on connait pas, les morts non plus, les méchants ne sont pas si méchants (ya que les aliens qui sont vraiment méchants, ouh les gros méchants pas beaux...). Les séquences "émotion" sont complètement foirées et transpirent insupportablement la niaiserie des très mauvaises comédies, et la fin est tellement ridicule, reflet horriblement véridique du mauvais "cinéma" hollywoodien moderne, que sans Daniel Craig, j'aurais qualifié Cowboys and Aliens de mauvais nanar. Mais non, ce n'est qu'un film très moyen, bourré de mauvais clichés de toutes origines, manichéisme, s'il en est, autant ridicule qu'insupportable, tout cela sur fond de mauvais Disney dans un décor de Far West très mal exploité. Pour conclure, l'idée était très intéressante, le mélange des genres très appréciable et finalement plutôt sympathique, mais trop d'éléments et de mauvais clichés viennent entacher la qualité globale du film. Et c'est bien dommage, car tout avait si bien commencé...