Crawlspace. En voilà un titre qui titillait ma curiosité et laissait libre court à mes pensées les plus folles jusqu'à ce que je tape crawlspace traduction dans mon moteur de recherche préféré, j'ai nommé Altavista. Je m'attendais à une espèce de série B extravagante dans laquelle, des nageurs intergalactiques seraient pris dans une salle affaire de dopage avec des produits aux effets secondaires plus qu'improbables. Malheureusement, mes divagations furent doucement atténuées par les premières minutes d'un film qui ne démarrait pas sous les meilleures hospices.
A la place de mes extraterrestres des bassins, le désert australien, ses taïpans, son sable et ses bases militaires top secrètes. Une brèche dans la sécurité, un assaut pour régler le problème avant qu'il ne s'ébruite et voilà nos militaires plongés dans ce complexe aux couloirs tout droit sortis d'un vaisseau spatial.
Oui, je me dis que tout ça, ça ne ne sent pas vraiment la nouveauté et que c'est bien moins surprenant qu'un alien à 11 yeux qui doit enfiler ses lunettes de plongée ! En plus, nos deux unités de militaires, présentées à la va-vite, sont bien loin du charisme de l'escouade bien burnée des marines d'Aliens. Autant dire que la mise en place de tout cela ne nous affole pas outre mesure sur les enjeux de ces 80 prochaines minutes.
Et c'est bien dommage en fait car derrière ses airs de téléfilm banal, Crawlspace cache un petit quelque chose sous une intrigue à tiroirs qui va doucement mettre la lumière sur les raisons de tout ce remue-ménages aux envolées soporifiques.
Si l'action et la mise en scène de ce qui s'apparente initialement à un pot pourri fantastique n'arrivent jamais à faire poindre la moindre sensation d'angoisse ou d'oppression malgré le caractère claustro-phobique des couloirs dans lesquels nos héros se débattent, le scénario réussi quand même à nous surprendre en nous emmenant dans une direction inattendue. Plus on avance dans les tunnels métalliques de cette base et plus le film parvient à éviter la catastrophe annoncée. On sent qu'il y a quelque chose de très mal exploité qui aurait pu véritablement nous captiver en changeant... à peu prêt tout et en mettant quelques moyens supplémentaires.
Mais on pardonne car sous cette apparence morne, on sent la tentative de faire un truc pas trop dégueulasse. Et c'est finalement ce qui est le plus bizarre à propos de ce film, c'est qu'on a envie de ne pas être trop méchant en imaginant tout ce qu'il aurait pu être. Est-ce parce qu'il nous vient d'un pays peu représenté sur nos écrans, parce qu'on en attendait strictement rien ? Parce que quelqu'un a joué avec notre cerveau pour nous faire croire qu'en fait il s'agit bien d'une histoire de dopage dans le milieu de la natation intergalactique et qu'on a vu le film qu'on s'attendait à voir ? D'ailleurs, qu'est ce que c'est que cette critique sur un film d'horreur dans le désert australien ?