Conseillé par @abraham_pasconnu Crazy Thunder Road est une immense claque qu'on verra rarement dans notre vie d'autant plus que nous nous situons dans les années 80 au Japon.
Cette œuvre réalisée par Sogo Ishii dégage un vent de liberté absolu.
Nous suivons un gang de rue, des motards japonais au style totalement excentrique (à l'instar du personnage principal de Mad Max : Fury Road on a un personnage qui possède une espèce de ferraille qui viendrait faussement substituer sa mâchoire, c'est dire le style punk de ces japonais).
Mais très vite notre petit gang d'à peine 5-6 homme fera face à des dizaines d'autres, une alliance qui s'est faite à l'improviste.
Il faut avoir à l'esprit qu'on a une œuvre absolument folle, des jeunes qui ne peuvent s'extirper de leur misérable vie, pas même l'aide d'un groupuscule militaire japonais, et c'est ainsi que Sogo Ishii évince toute forme de propagande de conformiste en ensevelissant ses personnages et plus particulièrement Jin dans une anarchie totale.
Et cette anarchie se ressent dans chaque plan, la caméra est imprégnée d'une folie ahurissante, ce qui ont vu Mulholland Drive et bien c'est comparable à ces jeunes en introduction qui font la fête en voiture en pleine nuit (avec toute proportion gardée), la caméra est vive, elle les suit en moto, quand ça se bagarre elle tremble énormément afin de ressentir l'ampleur de ces rixes interminables, et puis il faut souligner aussi la prestance des personnages, ça crie trop, beaucoup trop, on a des moments exutoires comme rarement ont été retranscrits au cinéma à cette époque.
Le film contient un peu ce côté amateur mais c'est aussi ce qui fait le charme et toute la véracité de l'œuvre.
Mais alors quand on arrive à la fin ... c'est le chaos ultime. C'est là qu'on se rend compte de son influence, prenons simplement les Rampage d'Uwe Boll impossible de ne pas les comparer tant c'est exactement la même chose, on pourrait presque évoquer le plagiat.
D'après ce qu'on m'a dit, ce film serait présent dans le top 10 de Takeshi Kitano, et bien ça se ressent sur certains points que ce soit dans cette esprit libertaire d'une jeunesse en perdition qu'on retrouve dans les films comme Kids Return, mais aussi ces yakuzas de Sonatine qui errent et s'amusent dans une sublime plage d'Okinawa ou plus simplement Kitano lui-même (dans quasi tous ses films) qui se présente comme un adulte à l'esprit enfantin de petit cancre faussement naïf (avec une violence intérieure considérable), mais à mon avis ce qui a le plus inspiré Kitano c'est la scène finale du film dont je ne peux divulgâcher, mais il y a dans cette fin un paradoxe fortement marquant, à savoir un côté très fataliste / pessimiste mais aussi une jouissance totale un peu comme ce saut de Thelma et Louise.
Extrêmement content d'avoir visionné ce film qui se présente comme une pépite totalement méconnue et qui mérite largement une meilleure visibilité.
Foncez regarder cette œuvre, c'est un bijou incroyable.