Ce second opus de la saga Creed, qui prend le relais de la saga Rocky, raconte une belle histoire.
Une belle histoire de vengeance, de rédemption, d'acceptation et d'honneur.
Rocky est une de mes sagas cinématographiques préférée et j'ai littéralement adoré le premier Creed. J'ai été sidérée à quel point Ryan Coogler avait compris Rocky.
Rocky peut paraitre comme une saga un peu bourrin sur la boxe, alors qu'en fait la boxe est secondaire. C'est l'histoire des gens qui est importante, leurs luttes, leurs faiblesses, leurs espoirs, leurs rêves.
Et Coogler l'a parfaitement compris. S'il confit ici les renes de la réalisation à un autre, sa présence à la production et le travail de Stallone au scénario permettent de garder l'unité de vision de cette nouvelle saga.
Le début est un peu mou mais il a beaucoup à mettre en place et la tension monte avec rythme tout au long de cette première partie qui mène à la défaite miroir d'Adonis.
On suit aussi le fils d'Ivan Drago, Viktor, dont la carrure de bête et la quasi absence de dialogue renforcent la menace.
Car la bonne idée de ce Creed II est d'opposer la nouvelle génération.
Comme dans une tragédie grecque, les fautes du père retombe sur le fils ainsi que ses responsabilités.
A la fin de Rocky IV (que j'aime beaucoup malgré un certain kitch), tout le monde se contrefiche de ce qu'il va advenir de Drago. Montré comme une machine comme Clubber Lang était une brute épaisse dans l'Oeil du Tigre, il n'est pas intéressant. Mais dans le grand schéma d'une saga complète, cet homme a une vie, un destin et cette vie après sa défaite n'a pas été rose et la garce qui lui servait de femme et d'entraineur l'a laissé tomber ainsi que leur enfant.
Ce dernier élevé dans la haine n'attend qu'une chose, une revanche, sur la vie, sur Rocky, sur Creed, sur tout. Ici aussi l'ombre du père pèse lourd, un ombre négative qui ne tempère pas la présence solaire d'un Rocky. Pas que l'ombre de Creed soit négative, mais elle est un peu toxique.
Le film évite cependant le manichéisme, qui était bien présent dans Rocky IV. Autre temps .... et autre but, aussi, de narration.
Le scénario n'oublie cependant pas l'essentiel, même si les 2 combats sont dantesques. L'essentiel étant les humains qui composent cette histoire.
Adonis, au fait de sa gloire mais toujours complexé par son nom. Mais aussi sa belle relation avec Bianca et l'agrandissement de la famille qui apporte son lot de joie et de peines. Comme de juste.
Rocky, au fait de sa sagesse. C'est cependant le bémol que je mets à cette histoire. Il n'est pas indispensable. Le relais est passé dans le précédent et ce retour plombe un peu l'envol d'Adonis. Déjà plombé par un retour de l'ombre du père dot il semblait s'être affranchi dans le précédent. Ce n'est pas cependant rédhibitoire.
Yvan Drago est un être meurtri aussi bien dans son corps (merci les années 80 et le dopage) que dans son honneur qui transforme son fils en outil, comme il l'a été, sans s'en rendre compte.
Viktor Drago, manipulé, lui aussi blessé par tous et dont l'espoir est mal placé.
Heureusement, le film ne les laisse pas dans leur misère et leur donne un bel arc de guérison et de retrouvaille.
Le casting est impeccable. On prend les mêmes et on recommence.
Le suspense est même présent et la tension est palpable lors du dernier combat.
C'est une très belle réussite que cette suite de Creed, qui reprend encore une fois le flambeau de Rocky de façon tout à fait impeccable.