Crescendo est rempli de bons sentiments et d'excellente musique dont une interprétation de L'hiver de Vivaldi qui donne des frissons. Le film de Dror Zahavi n'entend pas régler le conflit israélo-palestinien, il n'a pas sans candeur, mais tente de montrer qu'une harmonie mutuelle est possible entre les peuples ennemis, tout du moins loin de Jérusalem, au sein d'un orchestre de chambre. Possible mais difficile, sous la baguette d'un chef allemand, charismatique et bienveillant, jusqu'à un certain point, mais dont l'histoire personnelle, très lourde, n'était peut-être pas nécessaire à une histoire déjà suffisamment tendue. Mais il est vrai que, dans ce rôle, l'acteur autrichien Peter Simonischek, avec sa faconde à la Jacques Weber, est prodigieux. Il y a aussi dans Crescendo une intrigue façon Roméo et Juliette, dont on aurait aussi pu se passer, surlignant tout ce qui sépare deux communautés ennemies. Mais pour en revenir à son thème central, on est plutôt heureux qu'il donne lieu à un dénouement mi-figue mi-raisin, assez réaliste, et qu'il ne cède pas aux sirènes du happy end à tout prix. Moyennant quoi, malgré quelques digressions narratives et une mise en scène sans étoffe particulière, Crescendo est un film plutôt recommandable, qui n'apprendra certes rien sur la situation au Proche-Orient mais permet d'y réfléchir et, pourquoi pas, d'en débattre malgré des points de vue sans nul doute irréconciliables.