Six ans après Matilda, Danny DeVito revient derrière la caméra pour une comédie salée où il confronte Robin Williams et Edward Norton dans l'univers finalement peu rose des émissions de télé pour jeunesse. Le sujet est original et nous permet de découvrir les dessous de ce monde en apparence jovial mais qui n'est autre qu'un simple business de plus où l'on rencontre des producteurs véreux, des acteurs fauchés revanchards et même des gangsters mal lunés. Hélas, ce qui aurait pu être une comédie déjantée ne restera que trop sage, la faute à un scénario pas vraiment passionnant qui tourne très rapidement en rond...
Extrêmement vulgaire, sans aucune réplique cinglante ou scène mémorable, Crève Smoochy crève est une amère déception, oscillant entre la comédie loufoque et le film noir (vaguement) inspiré des Frères Coen. Hélas, pas de réel gag à l'horizon, un Robin Williams sous-exploité et complètement assombri par la foule de seconds rôles qui rejoignent un Edward Norton agaçant en héros-titre niais au possible et finalement pas très attachant. On ne rit donc jamais devant cette histoire de revanche elle aussi obscurcie par des gangsters mal famés, des producteurs assoiffés de fric et une secrétaire un brin paumée.
L'idéal aurait été de faire du film quelque chose de plus simple, comme de voir les tentatives de Rainbow Randolph (Williams) à éliminer Sheldon aka Smoochy (Norton) sous diverses formes. Cela aurait pu donner une comédie burlesque pas très originale mais suffisamment fendarde. Danny DeVito se plante donc en beauté, nous livrant une satire insipide partant d'un bon sentiment mais allant malheureusement dans tous les sens avec en prime des acteurs mal dirigés (le pseudo-tandem en tête ainsi que l'horripilant Michael Rispoli). En somme, un direct-to-DVD justifié et l'un des pires films de Robin Williams et d'Edward Norton.