vu en VOST
Une lettre anonyme annonce à une compagnie Aérienne qu'une bombe est à bord d’un de ses appareils. L'avion atterrit en catastrophe et l'on désamorce la bombe. En regardant les informations TV, l’électronicien Jim Molner (James Mason) comprend avec frayeur que c'est lui qui a fabriqué la bombe en question à la demande de son ancien collègue Paul Hoplin, afin de la présenter comme prototype à une entreprise gouvernementale. Aussitôt, il avertit son épouse Joan (Inger Stevens) et compte avertir la police mais Hoplin (Rod Steiger) débarque et sous la menace d’un révolver oblige le couple et leur petite fille Patty à le suivre vers une destination inconnue... Hoplin adresse aux autorités un nouveau message menaçant de plusieurs attentats à la bombe les installations aéronautiques faute d’un versement d’un demi million de dollars en liquide dans un court délai. Lui et ses complices comptent se servir des otages pour aller chercher l’argent.
L’action débute fort dès le générique et ne s’arrêtera pas. De nombreuses scènes sont tournées en décors naturels (dans les rues, les voies rapides ou dans le métro), ce qui crédibilise l’action. En 1958, la photographie N&B n’est plus expressionniste comme elle l’était, pour notre grand plaisir, dans nombre de films de genre des décennies précédentes et encore du début de celle-ci. Tant pis, les modes se démodent et il faut vivre avec son époque. Les acrobaties de caméra sont en revanche encore là et on a juste notre compte de plongées et de contre plongées… sans excès. Le montage est discret mais vif comme il convient pour accompagner l’action (ce n’est pas Mack Sennett non plus). Très efficace, prenant, sans être vraiment angoissant, l’histoire n’offre aucun répit aux personnages et le film tient le spectateur sous pression pendant 92 minutes.
Il peut paraître paradoxal de reprocher à un film d’action d’aller trop vite mais j’avoue qu’une petite pointe de psychologie dans les rapports entre les personnages aurait été bienvenue. A l’évidence, le choix de la réalisation était de privilégier le rythme. Et, de fait, on n’a pas le temps de s’ennuyer.
Comme les autres comédiens, James Mason a peu de texte, et, dans son cas, ce n’est pas courant. Il est donc bien mais sans brillance (c’est aussi le rôle qui veut ça). Rod Steiger est remarquable dans un rôle d’illuminé intelligent et froid. Inger Stevens est parfaite en épouse courageuse et en mère angoissée. Neville Brand, en brute dégénérée, est très bien aussi mais moins étonnant car la suite de sa carrière lui a fourni de nombreuses occasions de récidiver dans ce type de rôle. Angie Dickinson, en garce vaguement alcoolique, en est encore à ses débuts et est assez crédible. Jack Klugman avait déjà été remarqué, l’année précédente, dans Douze hommes en colère ; il fait partie de ses comédiens qu’on a l’impression d’avoir toujours connus comme Norman Fell à qui il ressemble d’ailleurs étrangement.
Je n’ai pas vu les autres films d’Andrew L. Stone, et celui-ci me donne envie de les visionner, surtout ceux des années 50 qui appartiennent au même genre Noir-Thriller. On lit qu’il était peu apprécié des acteurs à cause de ses exigences en matière de performances physiques. Il garda, pendant toute sa carrière de réalisateur, ses activités de scénariste et de producteur.
Pour conclure, Andrew L. Stone a signé là un film qui reste méconnu et c’est bien injuste.