Pour ceux qui comme moi, découvriraient "Crimes of the Future" sur le tard, je précise que ce deuxième film de David Cronenberg n'a pas grand chose à voir avec le "Crimes of the Future" sorti en 2022 du même cinéaste. Si ce n'est évidemment le body horror qui lui est cher.
Le film se déroule dans un futur proche, où l'utilisation de cosmétiques industriels a déclenché une maladie et exterminé les femmes post-pubères. Le narrateur est un scientifique louche, se lamentant de la perte de son mentor (celui qui a découvert la-dite maladie), et errant dans diverses situations.
Honnêtement, il y a de bonnes idées dans tout ça, entre body horror et réflexion politique. C'est souvent dérangeant, tendance malsain. Et Cronenberg sait bien utiliser ses décors pour créer une ambiance cauchemardesque.
Sauf que voilà, ça reste terriblement ennuyeux ! Comme dans son premier film "Stereo", "Crimes of the Future" a été tourné en muet. La rumeur raconte que la caméra utilisée par Cronenberg faisait trop de bruit pour une prise de son directe (!).
Il n'y aura ni dialogue, ni musique, ni son ambiant. On entendra simplement quelques effets, et la narration lente et clinique du protagoniste (Ronald Mlodzik, à l'air diablement chelou). Donc déjà, c'est très âpre sur la forme.
Mais surtout, il n'y a pas vraiment d'intrigue, si ce n'est les pérégrinations de ce narrateur, qui auraient franchement pu être limitées à un court métrage pour ce qu'elles racontent. On a le sentiment d'être devant une œuvre absconse et prétentieuse plutôt qu'un vrai film de SF.
Heureusement ça ne dure que 1 heure ! Toutefois, à moins que vous ne soyez cinéphile motivé ou fan de Cronenberg, je vous recommande de ne pas vous embarquer dedans, sous peine de zapper en moins de 5 minutes.