Naissance d'un détraqué

Depuis des hautes herbes, un lycéen frustré et sans succès auprès des filles assiste à un viol qui l'émoustille. Ensuite, il va voir une autre scène sexuelle dans une voiture, où la jeune fille achète son silence moyennant un couteau qu'il convoitait. La vision ces moments impurs, et le couteau vont créer chez ce garçon une envie de tuer.

Alors que les réalisateurs du monde entiers font en général un film sur une année, voire deux, Koji Wakamatsu montre qui est le boss en en tournant pas moins de 12 (douze !), qui tournent toujours autour de la même chose ; du sexe, mais parfois avec des moments plus subversifs, dérangeants, qui permettaient de faire passer le message tranquillement pourvu qu'il y ait un quota seins et fesses. Là, c'est clairement malsain dans le sens où le film est dans le point de vue de ce garçon, joué par Kenji Fukuma, et que son côté renfermé va peu à peu disparaitre au profit d'une seconde nature où les morts, de jeunes filles, se comptent à la pelle.

Le sujet est donc très sombre, mais Wakamatsu soigne clairement sa mise en scène, malgré la censure qui l'oblige à couper à la micro-seconde près, avec en particulier deux scènes en couleur, qui montrent clairement viols et meurtres, très bien filmées, le plus souvent en plan large, mais on comprend sans peine l'horreur de ces jeunes femmes, dont celle qui lui a donné le fameux couteau.

Sous couvert de pinku eiga, Koji Wakamatsu signe des films très brefs, 66 minutes pour celui-là, mais dont le message reste assez fort malgré l'emballage érotique. A ne pas recommander à tout le monde...