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Oichi a vraiment eu une vie de merde : sa mère l’abandonne, elle perd la vue, son sensei la plaque, son grand père est assassiné. Elle erre ainsi dans le Japon de l’ère Edo comme un ronin en quête de justice personnelle.
« Blind Oichi » (je cherche encore la raison de la traduction du titre en « Crimson Bat » , en vain) est le premier volet d’une série qui en compte 4, survenue en pleine période de hype pour le chanbara, en général, et pour zatoichi, en particulier (25 films entre 62 et 73). Yoko Matsuyama, son premier rôle, est déjà une vedette de séries télé. Elle interprète ici l’héroïne du manga à succès de son mari Teruo Tanashita. Le film réussit donc la double performance d’être un film d’auteur tout en étant pas original du tout.
Bien qu’elle soit une contrefaçon flagrante même et surtout pour ses contemporains, notre zatoichette n’en est pas moins très sympathique. Le métrage dissimule quelques idées de mise en scène étonnantes et des fulgurances expressionistes qui donnent envie de faire pause. Bon, il renferme aussi de purs moment d’humour non intentionnel qui donne envie de faire pause aussi, mais pas pour faire une caps screen, plutôt pour aller chercher une autre asahi au frigo entre deux ricanements. Mais après tout pour un film vieux de 50 ans, c’est le contraire qui aurait été exceptionnel. Sur le plan formel, on ne peut rien lui reprocher, son montage est si net qu’on pourrait le regarder sans sous-titres et en comprendre toute l’histoire quand même. Le réal a défaut d’être un auteur est au moins un bon faiseur.
Mention spéciale pour le duel entre Oichi et Obun la croupière-badass-manieuse de fouet (« on ne m’appelle pas « top-swinging obun » pour rien ! »). Cette scène cumule l’imprévisibilité d’un match a mort de Weiß Kreuz avec la tension très soutenable d’un affrontement de Sasha contre la Team Rocket.
Un condensé de tout le film.
Créée
le 3 août 2019
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