Prim Son Creak
Le titre en anagramme ça peut faire « fils guindé grincement ». Je me suis creusé la tête, t'as vu. Rarement j'ai vu dans un film des scènes de sexe risibles à ce point. On n'y ressent...
Par
le 18 oct. 2015
67 j'aime
20
Pendant le tournage de Pacific Rim, Guillermo Del Toro a trouvé dans la maison de production Legendary Pictures un soutien pour ses projets à venir, très ambitieux : transformer Le comte de Monte-Cristo de Dumas père en western, adapter Les Montagnes Hallucinées de Lovecraft et produire une romance gothique, toute en nuances de fantastique, épouvante, gore et horrifique. Ce dernier projet, le plus classique, engendre Crimson Peak, film de fantômes aux reliques old school, aux manières académiques et aux parfums fleur bleue.
Crimson Peak marque un retour au sérieux extrême, aux folklores et mystères vétustes des premiers films de Del Toro (Cronos, L'échine du diable). Toutefois le pittoresque a pris un coup dans l'aile ; c'en est à la mesure où peut se l'autoriser un blockbuster coutumier. Quand le cinéma 'de genre' a l'honneur d'être récupéré, la conversion est souvent douloureuse ; ce que le film de maison hantée, le cinéma gothique de la Hammer ou celui de Mario Bava (Le Masque du Démon), peuvent recouvrir d'original ou de poignant se trouve bien compromis : dans le cas de Crimson Peak, ça donne du sous-Wolfman, voire un Dark Shadows 2, sans le côté yolo pride de son prédécesseur.
Mélodrame académique, romanesque pompier, pics de violences exubérants ; les plus généreux trouveront à Crimson Peak des charmes contre-révolutionnaires. On passe plutôt deux heures dans la boutique d'un musée des horreurs victoriennes, repris en mains par un consortium de grands enfants aux rêves ténébreux et de commerçants aux canons esthétiques forgés par les tendances récentes du clip plus que par l'histoire de l'art. Crimson Peak c'est le prestige en toc, avec son bestiaire dark et glamour supervisé par Thomas E.Sanders, le décorateur révélé par sa participation sur Dracula (Coppola 1992), parangon du kitsch funèbre et de la coquille vide somptueusement parée et référencée.
Au moins cette lourdeur est achevée et, si l'ennui est possible, l'émulation reste constante ; Del Toro ne s'améliore pas fondamentalement mais gagne en fluidité et en puissance manifeste. Del Toro jamais été brillant pour rendre la complexité limpide, doper le rythme et c'est ce qui l'empêche d'être un nouveau Spielberg. Ses films attirent car le feu d'artifice est garanti et dans une moindre mesure, le divertissement assuré, mais leur manque de liant, de soutien, de tension, est une constante (y compris dans les Hellboy). L'assistance du dramaturge Luncinda Coxon permet à cet opus de sembler plus 'étanche', de mieux singer la profondeur, voire parfois d'entamer la pente sans les naïvetés habituelles de Del Toro (le personnage joué par Jim Beaver en profite).
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Le Classement Intégral de Zogarok, Les meilleurs films de fantôme, Les meilleurs films de 2015, Les meilleurs films avec Tom Hiddleston et Les meilleurs films avec Mia Wasikowska
Créée
le 27 déc. 2015
Critique lue 485 fois
5 j'aime
D'autres avis sur Crimson Peak
Le titre en anagramme ça peut faire « fils guindé grincement ». Je me suis creusé la tête, t'as vu. Rarement j'ai vu dans un film des scènes de sexe risibles à ce point. On n'y ressent...
Par
le 18 oct. 2015
67 j'aime
20
C'est peu dire que je l'attendais, Crimson Peak, depuis que le projet fut officialisé comme prochain film de l'ami Guillermo Del Toro. Mais je voulais préserver à tout prix la magie, le mystère,...
le 14 oct. 2015
64 j'aime
39
En cette belle soirée du 28 septembre, Mia Wasikowska, Tom Hiddleston et le "maestro" Guillermo Del Toro étaient à Paris, à l’UGC Bercy, pour présenter une des plus grosses attentes de cette fin...
Par
le 29 sept. 2015
55 j'aime
7
Du même critique
En 1995, Mathieu Kassovitz a ving-six ans, non pas seize. C'est pourtant à ce moment qu'il réalise La Haine. Il y montre la vie des banlieues, par le prisme de trois amis (un juif, un noir, un...
Par
le 13 nov. 2013
51 j'aime
20
C’est la métamorphose d’un nain intrépide, héros à contre-courant demandant au méchant de l’histoire pourquoi il s’obstine à camper cette position. Né par sa propre volonté et détenant déjà l’usage...
Par
le 11 févr. 2015
48 j'aime
4
L‘une des meilleures comédies françaises de tous les temps. Pas la plus légère, mais efficace et imaginative. Les Visiteurs a rassemblé près de 14 millions de spectateurs en salles en 1993,...
Par
le 8 déc. 2014
31 j'aime
2