Prim Son Creak
Le titre en anagramme ça peut faire « fils guindé grincement ». Je me suis creusé la tête, t'as vu. Rarement j'ai vu dans un film des scènes de sexe risibles à ce point. On n'y ressent...
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le 18 oct. 2015
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En cette belle soirée du 28 septembre, Mia Wasikowska, Tom Hiddleston et le "maestro" Guillermo Del Toro étaient à Paris, à l’UGC Bercy, pour présenter une des plus grosses attentes de cette fin d’année, le nouveau film du "réalisateur visionnaire", Crimson Peak.
Avant la projection, les acteurs ainsi que le réalisateur nous ont présenté le projet, et nous ont conté à quel point ce film leur tenait à cœur, tant au niveau du plaisir de jouer, (Tom Hiddleston s’exprimait en français, Mia Wasikowska en anglais) qu’au niveau de la mise en scène et de la structure du long-métrage. Mais qu’on prenne garde, comme l’a si bien dit ce cher Guillermo : « It’s not a ghost story , it’s a story with ghosts ».
À la suite de cette petite rencontre, d’une dizaine de minutes, la projection a enfin pu commencé pour des spectateurs qui se trémoussaient d’impatience et qui n’en pouvaient plus d’attendre. Deux heures plus tard, Crimson Peak s’achevait. Et il s’achevait en laissant un goût amer dans la bouche, un goût de déception. Dans un premier temps, le conseil à prodiguer est de ne pas se fier à la bande-annonce. Crimson Peak n’est en rien un film d’horreur ou d’épouvante, mais un « conte gothique » comme s’amuse à le définir Guillermo Del Toro, ou un conte horrifique. Il est indéniable que l'on retrouve des attributs du film d’épouvante, comme une ambiance particulièrement angoissante et parfois bien glauque, mais les redites de jump scares nuisent au film. En effet, le schéma de Crimson Peak est classique. Contrastes entre le jour et la nuit, réveil brutal, vagabondage dans une maison déserte… A vous d’imaginer la suite. Mais, malheureusement, le classicisme de Crimson Peak ne se borne pas seulement à son schéma, ce dernier emportant avec lui le scénario. Quel dommage. L’intrigue est rapidement posée et les ficelles se dévoilent comme le vent déplace les feuilles. Tout arrive très vite et le scénario ne fait en rien frémir. Bien que l’intrigue soit parsemée de secrets et de mystères que notre protagoniste principale s’évertue d’éclaircir, Guillermo Del Toro et son scénariste n’en ont pas l’exclusivité, des faits similaires pouvant être retrouvés, que ce soit dans des longs-métrages ou dans des œuvres littéraires comme celles d’Edgar Allan Poe. Guillermo Del Toro nous a passionné, nous a emmené dans des contrées lointaines, mais avec du fond alors qu’aujourd’hui, le seul travail est fait sur la forme.
Mais là, Guillermo Del Toro ne peut échapper à son surnom de « maestro » tant le film est un bonheur visuel. Le Labyrinthe de Pan nous avait déjà convié à parcourir de superbes décors et, une fois de plus, le sens du détail et du travail se font ressentir.
Le réalisateur travaille son décor comme un peintre peint sa toile. Tout y passe, tout est étudié, tant au niveau des couleurs que de la perspective, en passant par les différentes profondeurs de champ. Guillermo étudie avec minutie chacune des pièces de la maison, ces dernières livrant leurs secrets tout au long du film, pour un spectateur qui ne peut qu’être conquis visuellement parlant. La scène finale est, dans la continuité, d’une beauté sans pareil tant le cadre est étudié. Crimson Peak dégage une poésie propre à ces « contes gothiques », une poésie triste et mélancolique dans laquelle vient se fondre une violence inouïe, comme peut l’illustrer la séquence finale, toutefois parsemée de pointes d’humour qui n’échapperont pas aux spectateurs.
Mais que serait un film du « maestro » sans monstres ou créatures fantomatiques ? Il ne faut pas trop en dire, car les découvrir et les aimer, ou non, est le travail de chacun, mais il est intéressant de savoir que les créatures qui parsèment le film sont interprétées par de vrais acteurs et ont été retravaillées en post-production.
Dans la continuité de la critique, il paraît essentiel d’aborder le casting, qui est en demi-teinte. Jessica Chastain nous avait déjà conquis dans de nombreux rôles, et il s’avère qu’aujourd’hui, elle récidive, en nous suscitant futurs cauchemars et autres angoisses. Son visage, ses expressions, sa gestuelles ainsi que sa voix ne vous laisseront pas de marbre, et vous pétrifiera (peut-être!). Tom Hiddlestion, quant à lui, endosse de nombreux rôles en un seul personnage, allant du beau gosse au traître, en passant par l’inventeur, de génie pour certains, raté pour d’autres. Le bémol se trouve pour notre chère et tendre Mia Wasikowska, cette dernière ayant de quoi laisser perplexe. L’actrice australienne de 25 ans peut émouvoir comme elle peut vous sembler grotesque. Chacun interprétera son personnage d’Edith Cushing, mais son jeu monocorde et plutôt répétitif à de quoi rebuter.
Crimson Peak est donc une légère déception tant les attentes vis à vis de Guillermo Del Toro sont grandes et tant chacun de nous attend, dans un coin de son inconscient, un long-métrage qui viendrait égaler, voire surclasser, cette merveille qu’est Le labyrinthe de Pan.
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le 29 sept. 2015
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