Crin blanc fut, avec Le ballon rouge, les deux grands films d'Albert Lamorisse, lequel se spécialisa dans les œuvres pour enfants.
Ce film-là, durant une demi-heure, raconte l'amitié entre un garçon et un cheval sauvage, nommé Crinc Blanc à cause de sa longue crinière blanche. Pourtant, ça démarre mal, avec les hommes qui n'arrivent pas à l'apprivoiser, jusqu'à causer la fuite du cheval de son enclos camarguais, et la rencontre avec le garçon, Folco, va être l'occasion de se révéler tous les deux.
Bien que ça soit avant destiné aux enfants, le film est une belle histoire sur une amitié, magnifié en cela par la photo d'Edmond Séchan et le commentaire très didactique d'Albert Lamorisse.
Et j'aime bien la façon dont est filmée la Camargue, comme un lieu éloigné de tout, où les gens semblent vivre en autarcie, à l'image de Folco, qui vit dans une cabane avec son grand-père et son petit frère (qui est le fils du réalisateur, âgé de 3 ans à l'époque) de manière très simple, comme si ils étaient retranchés de tout.
En outre, le film a été entièrement postsynchronisé, avec les petits clapotis qui remplacent les trombes d'eaux que déplace le cheval en galopant. C'est assez peu bavard, sauf pour le commentaire en voix off et nous avons droit à la très belle musique de Maurice Leroux.
Crin Blanc est en cela un très joli moment, qui reste marquant plus de 60 ans après sa sortie et qui a l'intelligence de ne pas prendre son public pour un benêt avec une fin assez osée pour un film pour enfants.