Critters par Wykydtron IV
Le début laisse présager un film de SF à l'ancienne, avec des aliens aux masques de latex, des vaisseaux pleins de boutons lumineux, et des scènes spatiales au look rétro mais plus que correctes.
La majorité de Critters se déroule pourtant dans un patelin en pleine campagne, qui se retrouve attaqué par des aliens affamés, des boules de poils équipées de piques empoisonnés et de larges rangées de crocs.
Ces aliens, les Krites, on les voit le moins possible, la plupart du temps uniquement lors de plans très rapides, sûrement pour des questions d'animation. Néanmoins leur look est très réussi, et on le doit aux frères Chiodo, devenus deux ans plus tard les créateurs du très bon Killer klowns from outer space.
Pour éliminer les Krites sont envoyés deux chasseurs de prime, dont la tenue me fait penser à ce que des cowboys de l’espace porteraient, si une telle chose existait.
Ils sont capables d’adapter leur visage selon les habitants de la planète sur laquelle ils arrivent, ainsi, lors du visionnage express de vidéos provenant de la Terre, l’un d’eux s’arrête sur un clip musical, pour prendre l’apparence du chanteur. Il s’agit de l’acteur Terrence Mann, qui interprète lui-même la chanson de son personnage, "Power of the night", spécialement créée pour le film, ce qui ne l’empêche pas de déchirer totalement. Un pur concentré de l’esprit des 80’s, ça donne la pêche ; il m’arrive des fois de l’écouter en dehors du film, que je n’avais pas revu depuis fin décembre 2007 !
L’autre chasseur ne trouve rien, et reste pendant un temps avec sa tête qui ressemble à une boule de chewing-gum mâché, verte et phosphorescente.
Le body count du film est très léger, les Krites faisant plus de victimes chez les animaux que chez les humains, avec lesquels ils se contentent parfois de mordre (ou d’arracher des doigts, bon, c’est un peu mieux).
Il y a quelques touches d’humour de temps en temps (les chasseurs dans l’église, le Krite qui avale de la dynamite, l’autre qui mange la tête d’une peluche d’ET, …), mais trop rares, ce qui pose un problème de ton étant donné qu’une grande partie du film est sérieuse, à voir le désarroi des humains pris d’attaques par les aliens. Une plus grande part d’humour aurait été plus favorable au film, car ça aurait pu faire passer la lenteur de l’action.
En effet, les scènes traînent en longueur, même dans les moments d’attaque. Dans une scène en particulier, alors que les Krites sont juste en face de nos héros humains désarmés et coincés devant une porte fermée, les créatures ne chargent pas, bizarrement. A partir de là, il ne peut y avoir de sentiment de danger, et on comprend que les personnages principaux ne sont pas censés mourir.
Malgré les efforts de l’équipe et la qualité de nombreux aspects du film, on sent quand même que le budget devait être assez faible, pour avoir à combler des manques en rallongeant toujours un peu la durée de certaines scènes.
A ce second visionnage, je reste partagé sur Critters. J’ai l’impression que ce n’est qu’au second film, dont je garde de très bons souvenirs, que le potentiel des créatures est pleinement exploité ; heureusement au moins que le premier film a eu un succès suffisant pour avoir droit à une suite.
Même si Critters est imparfait, revoir ce film m’a rappelé comme il est dommage que son réalisateur, Stephen Herek, n’ait pas percé. Il a tout de même réalisé le très bon Bill and Ted’s excellent adventure, il aurait mérité une carrière plus florissante.
Bogus !