Découvert en France avec son show TV, Paul Hogan conquiert la gloire à 46 ans avec ce méga succès qui devient presque emblématique d'une génération. Partant d'une trame pourtant vue et archi vue (le bouseux qui se heurte à la civilisation), il réinvente le héros, un héros australien bien dans ses bottes et goguenard dans un monde de méchants : la jungle des villes. Sa recette est simple : il crée un personnage pur, un candide à l'accoutrement pittoresque qui pose sur le monde moderne le regard ironique et décalé d'un homme de la nature. C'est drôle, délicieusement optimiste, ça rappelle un peu les comédies américaines de Frank Capra par son idéalisme et sa sincérité. Hogan s'en donne à coeur joie dans une succession d'attitudes et de scènes amusantes dans sa confrontation d'habitué du bush et des kangourous avec la population cosmopolite de New York : la scène du couteau, la scène de la party newyorkaise où il jette la drogue aux chiottes, la scène des chiens, celles avec Ross le chauffeur, celle du bidet (pour se laver le bas du dos ah ah...), la dernière scène dans le métro bondé, et même certains modes de vie australiens avec le langage cool de l'aborigène... Avec en plus une superbe B.O. de Peter Best, ce film est une vraie réussite, qui emprisonnera Hogan dans un seul rôle, mais quel rôle ! A signaler que le bon doublage français avec la voix d'Yves Rénier est en parfaite osmose avec Hogan. Crocodile Dundee, c'est un grand bol d'air pur dans notre époque qui étouffe !