Difficile de juger un film 36 ans après sa sortie, surtout lorsqu'il traite du milieu homosexuel dont l'image a beaucoup évolué depuis les années 80.
Attiré vers ce film par la présence de Pacino en flic infiltré dans le milieu gay sado-maso à la poursuite d'un tueur en série et par le réalisateur de l'Exorciste (William Friedkin) à la caméra, je m'attendais à un film dérangeant et violent. Pour ce qui est d'être mis mal à l'aise, c'est réussi, les quelques scènes orgiaques entre mâles cul nus et consentants s'en sont chargées, il est d'ailleurs à noter que seules ces quelques scènes de danses lascives et autres "tortures" consenties donnent une ambiance un peu glauque au film. Car dans un ensemble bien plat, la violence n'explose pas vraiment. Les morceaux de bravoure en la matière qu'on attendrait de Pacino n'arrivent pas et semblent se cantonner à une image de bondage furtive et inutile (si ce n'est pour choquer la ménagère et montrer le cul du père Al). Le personnage du tueur est lui aussi bien peu fouillé, malgré une tentative d'explication vaguement psychiatrique, et loin d'être charismatique, je n'ai d'ailleurs toujours pas bien compris quel indice permet son arrestation, preuve que le scénario n'est pas le plus important ici. Le réalisateur semble s'être limité à situer son film dans un milieu à la réputation sulfureuse, appuyant certains passages pour en montrer les "perversités", ça a du jaser dans les chaumières à l'époque!
En faisant abstraction des clichés véhiculés, en prenant en compte l'époque de sa réalisation, en oubliant un scénario parfois déroutant (j'ai pas compris le dernier meurtre) et en accordant à Pacino le mérite de rester crédible tout du long, on peut se laisser tenter par ce film, ne serait-ce que pour son ambiance musicale plutôt réussie...