Steve Biko et Donald Woods sont les deux figures de ce film. Dans la première partie, le journaliste blanc rencontre l'activiste noir dans leur pays commun mais ô combien encore divisé en cette fin de décennie 70. Leur complicité naît et s'arrête avec l'assassinat de Biko, ce qui n'empêche pas Woods de poursuivre le combat de son ami. Quand l'un meut pour la liberté, l'autre va souffrir pour la promouvoir. Le message est beau même si la première partie du film laisse une place factuelle à Steve Biko,dont le combat prend le dessus sur l'identité. C'est du moins l'impression que Richard Attenborough laisse et son film rebondit comme par miracle quand Donald Woods justifie sa loyauté idéologique à Biko et quand il doit lui aussi vivre dans la clandestinité et protéger sa famille des conservateurs qui avilissent les Noirs et font tout pour maintenir l'apartheid. Même si ce film est parfois maladroit dans les messages qu'il souhaite transmettre,que Kevin Kline et Denzel Washington étaient des stars en devenir, Richard Attenborough en fait quand même le témoignage d'une époque peu flatteuse. Ni biopic ni film manifeste, le Cri de la Liberté hésite juste un peu sur la manière d'appréhender le sujet.Et c'est là son moindre défaut.