Le cri de la liberté, c'est un cri de douleur, celle du peuple noir d'Afrique du Sud asservi depuis des siècles, d'abord par les Afrikaners en grande majorité hollandais, puis par l'empire britannique. L'Apartheid, la politique de séparation ségrégationniste du gouvernement blanc sud-africain arrive à son paroxysme, quand en juin 1976, une manifestation étudiante à Soweto se termine en un terrible massacre, environ 700 morts et des centaines de blessés. L'Afrique du Sud est au bord de la guerre civile. De ce chaos, s'élève une voix, celle du militant noir Steve Biko exhortant le gouvernement à mettre fin à l'Apartheid. Sous la direction de Richard Attenborough, Denzel Washington incarne avec brio le pacifiste Steve Biko dans sa quête de justice et de liberté. Assigné à résidence pour appel à la haine raciale (un comble !), Biko fera connaissance avec le journaliste blanc Donald Woods (Kevin Kline). Durant 2h20', Attenborough fera tomber les préjugés d'un homme blanc (Woods) et ceux d'un homme noir (Biko) en transformant ce drame en une magnifique histoire d'amitié. Pour la première fois, le peuple sud-africain entrevoit une lueur d'espoir dans les discours de Biko mais celui-ci sera assassiné en 1977. Daniel Woods, au péril de sa vie et celle de sa famille, relayera la croisade de Biko envers les Afrikaners en publiant un livre intitulé «Vie et mort de Steve Biko», ouvrage ayant servi au scénario de ce formidable biopic, magnifique prologue au «Invictus» de Clint Eastwood.