"I can't cure old age."
(micro notes souvenirs sur le film prises à la sortie de la salle; texte sans plan)
________________ Un trop gentil papi va tenter d'aider un ado au prise à une maman cupide et bête et à un papa cupide et truand.
Une occasion d'aider l'ado à passer à l'âge adulte en tentant, sans doute en vain, de lui faire part de sa propre expérience. Très dur de ne pas voir en ce personnage principal, un peu du vrai Clint Eastwood.
L'enfant qui joue un enfant jouant au macho m'avait semblé avoir une voix convaincante mais son langage corporel m'avait parfois moins convaincu, comme si l'acteur regardait trop de soaps ou aimait trop de personnages de mangas, dont il semble copier les mimiques (Eduardo Minett.)
Ma scène préférée est en voiture quand Clint dit à ce môme que l'égo et vouloir prouver sa virilité sont des erreurs:
"une erreur de les laisser te diriger":
un film qui est donc contre le virilisme; genre 'mon égo et ma quête de pseudo virilité m'a fait faire des bêtises parfois irréparables' (il s'est cassé le dos lors de compétition de saut sur taureaux; ce qui le fait marcher désormais comme Mr Burns, le vieux magnat dans les Simpsons.).
____________ Internet m'apprend que le rôle était prévu lors d'une première adaptation pour Arnold Schwarzenneger dont un scandale sur un fils caché du même âge que le jeune ado du film, a fait péricli(n)ter le projet.
________________ Je ne peux m'empêcher aussi de voir un commentaire social de la part de l'auteur: sur le déclin de la famille sous l'influence de l'argent, l'appât du gain, voire le capitalisme?
Le père est pourri, la mère est pourrie...ces deux parties ont des torts mais surtout des intérêts financiers et économiques...un peu d'ailleurs comme si ce couple mixte représentait aussi les Etats-Unis et le Mexique.
Le fils est juste une monnaie d'échange. Réduit à un point de pression. Comme une région d'un pays...
________________ Des aspects m'ont rappelé une merveille méconnue et sous estimé de Michael Cimino, 'Sunchaser' (avec le duo du vieux Woody Harrelson et du jeune Jon Seda).
voire aussi, 'Le Canardeur', où la différence d'âge entre Thunderbolt et Lightfoot serait juste plus grande.
________________ Vers le début, sur grand écran, dans ma salle, j'avais vibré à la scène où le vieillard en jeep, est soudain suivi, comme reconnu, par des chevaux soudain galopant à ses côtés tout un long d'enclos. Frissons garantis.
Le cowboy chevauche désormais des chevaux mécaniques.
J'ai ensuite regretté que cette belle scène sera un peu solitaire dans le film qui hélas, peut globalement supporter le petit écran.
________________ La scène dans la chapelle, avec Marie, où le pécheur Eastwood verse une unique larme m'est restée aussi en mémoire...alors que j'ai vu le film qu'à sa sortie.
Deuil pour son fils et sa femme.
Le regard de Clint. Il parait que l'on nait avec nos yeux pour la vie: leur taille ne change pas.
________________ Eastwood a réussi à expliquer, à utiliser son début de décrépitude physique en l'adaptant au personnage dont on sait le handicap (je ne serai pas dans cet état là à cet âge; et cela , sans accident de cheval et taureau pour me justifier mon état!),
mais si le naufrage du corps est en cours, le regard de Clint n'a pas changé du tout.
Voir la scène où il rencontre la callipyge mexicaine...Natalia Traven.
Les 91 ans s'habillent alors de la confiance des 19 ans quand il rentre dans ce bar.
Comme chez Gérard Depardieu, à l'enveloppe de chair changeante...même dans son corps parfois devenu Blob humain, l'intensité du regard et sa vérité, percent.
J'aime son regard au moment où il rencontre son double apporté dans les bras d'une mexicaine qui espère que ses talents de pseudo vétérinaire aideront son chien:
..."je ne peux pas le guérir de la vieillesse"
(je me suis alors demandé s'il parlait vraiment du chien)