Après un deuxième opus aussi alambiqué qu'inutile, l'univers du film culte de Vincenzo Natali continue de se créer avec l'arrivée d'un troisième film présenté comme la mode l'oblige sous forme de prequel racontant les origines du fameux cube. Un troisième film tout aussi inutile mais néanmoins ici bien foutu, le scénario arrivant à devenir suffisamment malin pour ne pas sombrer dans le gros n'importe quoi.
Réalisé par Ernie Barbarash (co-scénariste du deuxième volet), ce prequel conserve donc le même principe que les précédents films tout en apportant des nouveautés bienvenues qui vont clairement changer la donne en cours de bobine... Le début du film commence donc comme les autres : un homme, seul dans le cube, meurt après être tombé dans l'un des nombreux pièges de l'endroit maudit. Le passage est ultra-gore, bien mis en scène, sophistiqué.
Puis, on passe à un long dialogue entre deux "gardiens" du cube ; l'un d'eux (Eric Wynn), plus futé, commence à comprendre le but de cet endroit, le but de ces cobayes amenés ici et le but de leurs morts. À partir de là, Barbarash va oser le tout pour le tout, l'originalité venant du fait que Wynn rentre volontairement dans le cube afin d'aider les cobayes à s'échapper...
Le film devient donc plus intéressant et plus original qu'à l'habitude, le fait de rajouter des lieux extérieurs au cube lui-même étant aussi audacieux que casse-gueule. Car le film perd de son mystère naturel, de son inventivité à créer un univers que le spectateur cherche à comprendre (chose que Cube arrive encore à conserver).
Ainsi, en donnant des réponses au premier film, ce même spectateur ne peut s'empêcher d'avoir a un certain goût d'amertume, comme un tour de magie auquel on aurait révélé le secret. Cependant, avec ses passages très sanglants et son final indubitablement surprenant, renvoyant directement au film original (pour peu que l'on fait marcher sa matière grise), Cube Zero parvient à demeurer en soi un bon film, meilleur que le deuxième opus, ainsi qu'un bon prequel certes pas vraiment utile mais toutefois bien mené et surtout logique. On aurait pu voir pire, bien pire.